Prévention: le tabac et le cannabis dans le viseur de la Ville

La Ville de Lausanne lance une nouvelle campagne de prévention destinée aux 13-17 ans.

Après l’alcool, celle-ci vise tout particulièrement le tabac et le cannabis.

Pour l’élaborer, une vingtaine de jeunes issus des différents établissements secondaires ont été consultés.

  • Cette nouvelle campagne de prévention vise tout particulièrement les 13-17 ans. 1,2,3 RF

    Cette nouvelle campagne de prévention vise tout particulièrement les 13-17 ans. 1,2,3 RF

«13-17 ans est un bon âge pour intervenir sur des consommations débutantes.»

David Payot, Municipal en charge de l’enfance, de la jeunesse et des quartiers

En 2013, Lausanne s’était attaquée aux bitures express chez les ados. En 2015, elle lançait une campagne intitulée «pote bourré = pote en danger» axée sur la solidarité entre jeunes en diffusant un clip vu quelque millions de fois sur les réseaux sociaux. Deux ans plus tard, elle récidivait en diffusant un nouveau clip de prévention et en mettant en place avec ses partenaires une série d’actions destinées aux jeunes ainsi qu’aux parents et aux professionnels de l’éducation. Cette année, Lausanne a décidé d’étendre son champ d’actions et d’élargir son spectre de prévention aux deux autres substances les plus couramment consommées par les jeunes que sont le tabac et le cannabis à travers une campagne nommées «13-17.ch».

Informer et débattre

«Nous ne constatons pas une hausse de la consommation des jeunes ces dernières années, mais il est logique d’avoir un discours qui traite de ces différentes substances, et 13-17 ans est un bon âge pour intervenir sur des consommations débutantes», souligne le Municipal David Payot, en charge de l’enfance, de la jeunesse et des quartiers. Est-ce dire dès lors que la prévention autour de ces deux fléaux, déjà largement de mise, est insuffisante? Non, estime David Payot qui explique vouloir faire une campagne spécifique qui touche les différents acteurs et qui puisse mettre en lien les spécialistes, les jeunes, les parents et les professionnels du monde scolaire. «Nous voulons compléter les mesures de prévention actuelles par une campagne utilisant les codes et les moyens de communication des jeunes, mais également sensibiliser les adultes et la société en général sur notre responsabilité et le rôle que nous pouvons jouer pour la protection de la jeunesse. Notre mission est d’informer, d’amener le débat et de renforcer les ressources de chacun!»

Des objectif, des actions

De fait, cette campagne vise quatre objectifs: d’abord prévenir les risques sociosanitaires liés à la consommation des substances. Ensuite renforcer les compétences psycho- sociales des jeunes en les aidant à faire des choix en toute connaissance de cause. Enfin sensibiliser le public-cible quant à l’adoption de comportements solidaires et favorables à sa santé et générer le débat dans l’espace public ainsi qu’ augmenter la prise de conscience collective des problématiques liées au tabac, à l’alcool et au cannabis.

Pour ce faire, depuis ce mercredi 15 mai, et jusqu’au 26, une série d’actions de prévention pour les jeunes et pour la population lausannoise sont déployées: Des clips de prévention diffusés sur les réseaux sociaux, les sites Internet partenaires et dans les écoles qui constituent «des portes d’entrée aux discussions et questions que les jeunes pourraient avoir», un spectacle d’improvisation aux Docks (lire ci-dessous), des formations de courte durée pour compléter et renforcer les compétences des professionnels de l’éducation et du personnel qui assure le suivi des jeunes, des actions dans l’espace public et, comme en 2015 et 2017, la distribution de kit dans les écoles, une mesure «organisée par les infirmières scolaires autour des substances, des fausses croyances s’y rapportant, des enjeux sanitaires, des comportements à adopter en cas d’urgence.»

Des vecteurs de prévention

Une vingtaine de jeunes entre 13 et 25 ans, issus des différents établissements secondaires lausannois et du Conseil, ont par ailleurs été sollicités pour l’élaboration de la campagne et de ses actions. «Il était important d’être au plus près des enjeux que pose l’alcool, le tabac et le cannabis pour ces jeunes, de comprendre le regard qu’ils portent sur ces questions. Ces échanges ont été très riches et ont permis d’intégrer leur vision à cette campagne, notamment en terme de communication», précise David Payot.

Un comité de pilotage, composé, entre autres, d’experts du CHUV, et de différents autres milieux socio-médicaux et de la plateforme ciao.ch, accompagnent et soutiennent cette campagne de prévention et de sensibilisation.

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