Retraites: recycler des rengaines ou innover?

  • Christiane Jaquet-Berger présidente AVIVO Lausanne et Suisse

    Christiane Jaquet-Berger présidente AVIVO Lausanne et Suisse

Selon une récente enquête, la question des retraites est la plus grande inquiétude de la population. D’où sans doute le refus des dernières propositions de diminution des rentes ou d’augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Est-ce une impasse? Ce serait oublier l’art. 112, al. 2 litt b de la Constitution fédérale qui évoque la couverture des besoins vitaux par l’AVS et faire mine d’ignorer qu’il est possible de modifier l’assiette des cotisations AVS car les revenus financiers ne participent pas du tout à son financement et les cotisations AVS n’ont pas augmenté depuis 1975.

Il est de bon ton de prédire les pires catastrophes pour le premier pilier et de refuser de voir combien c’est le deuxième pilier qui est fragilisé, vu sa dépendance aux rendements boursiers. Et voilà le chœur des alarmistes qui prétend qu’il faut «réformer» l’AVS. Le Conseil fédéral vient de le répéter en décembre et recycle quelques poncifs récupérés de PV 2020, comme l’âge de la retraite des femmes.

L’AVS célèbre ses 70 ans cette année. Grâce à son système par répartition, solidaire, simple et transparent, elle a traversé les crises et l’augmentation de l’espérance de vie. Elle est le système le plus favorable pour les femmes.

Il faut donc lui garantir des objectifs cohérents comme renforcer son financement et respecter le mandat constitutionnel de couverture des besoins vitaux. Enfin et surtout faire glisser progressivement le deuxième pilier et sa part obligatoire dans l’AVS, tout en conservant les droits acquis. Ce serait ainsi constituer enfin une prévoyance vieillesse globale dont les rentes permettent à chacun et à chacune de «maintenir de manière appropriée son niveau de vie antérieur».