«Un stade? Ça aurait été mieux d’en avoir un en bas de la ville!»

  • Alors que le championnat de Super League débute ce week-end, le Président du LS, David Thompson, nous a accordé un entretien. 
  • Il affirme que le Stade de la Tuilière sera beau, que les joueurs évolueront sur de l’herbe et que l’Europe est déjà dans les esprits.
  • Premier test pour ce que beaucoup entrevoient comme un renouveau footballistique, ce week-end, le LS se déplace à Lucerne. 

  • «On a l’ambition, au LS, d’être très performant et d’installer l’équipe parmi les meilleures.» David Thompson a une réelle ambition pour le LS. verissimo

    «On a l’ambition, au LS, d’être très performant et d’installer l’équipe parmi les meilleures.» David Thompson a une réelle ambition pour le LS. verissimo

«On a l’ambition, au LS, d’être très performant et d’installer l’équipe parmi les meilleures.»

Lausanne Cités: La perspective d’un nouveau stade - à la Tuilière - a-t-elle grandement influencé l’arrivée d’Ineos au LS?

David Thompson: Comment dit-on? Ça a été la crème sur le gâteau. Mais ce n’est pas le principal motif.

Quel est-il?

C’est de pouvoir continuer à travailler avec les jeunes, dans la formation. Pour nous, c’était une belle opportunité d’aller dans ce sens, avec une expérience nouvelle, celle ayant trait à devenir propriétaire d’un club. Fabio Celestini aime jouer avec de jeunes éléments. Je vous rappelle que depuis 5 ou 6 ans, Ineos apporte un soutien financier à Team Vaud est que ça fait huit ans que la société est en Suisse.

Si l’intérêt d’Ineos s’était manifesté il y a 2 ou 3 ans, seriez-vous intervenu pour dire qu’il faudrait mieux un stade au bord du lac plutôt qu’en altitude?

Ça aurait été mieux d’en avoir un en bas de la ville plutôt qu’en haut. En bas, il fait moins froid et il y a moins de neige (il sourit). Mais vous verrez, le nouveau sera très beau, Ineos travaille sur son fonctionnement, dans l’aménagement du stade et dans l’optimisation des loges. Avec la Ville, ça se passe bien. Je suis content des relations qu’on entretient avec elle. Le terrain? Il sera en herbe. La ville a dit ok. En Angleterre, le foot, c’est avec de l’herbe.

Le logo du LS a subi quelques modifications avec un liseré orange et l’apparition dans le O de «sport» du logo d’Ineos. Ce changement a provoqué un tollé rarissime...

... Je le comprends, le club a une histoire. Les joueurs arrivent et ils partent, idem pour les entraîneurs. En revanche, les supporters restent. Ce changement marque un nouveau départ, avec de nouvelles ambitions et d’autres investissements. Si le sigle LS n’a pas été retouché (il représente l’origine du club), le logo est nouveau, destiné à la nouvelle génération.

Et la graphie de la lettre O?

C’est aussi le O d’Ineos, une marque qui s’inscrit dans la durée. Nous ne sommes pas là pour du court terme. Nous tenions à affirmer notre présence et qu’il y a eu

du changement. Le bleu et le blanc, couleurs emblématiques, demeurent. Le O a la forme d’un ballon et le liseré a une couleur orange. Le LS ne joue-t-il pas aussi avec un maillot orange? (présent à l’entretien, Stefan Nellen, vice-président du LS précise que, si l’équipe évolue avec un maillot orange, c’est pour qu’il soit très contrasté avec le maillot de base, pour des raisons télévisuelles. Et que les joueurs finiront la saison avec l’ancien maillot. Ils porteront le maillot avec le logo retouché dès la suivante.)

La semaine dernière, vous avez officialisé la venue de Pablo Iglesias, comme directeur sportif. Vous en avez souhaité un, à l’inverse de votre prédécesseur. Pourquoi?

La présence d’un directeur sportif augmente les compétences. Il devra traiter des dossiers qualifiés de prioritaires, trouver des joueurs, mettre en place tout ce qui a trait au scouting et à la formation. On a l’ambition, au LS, d’être très performant et d’installer l’équipe parmi les meilleures.

A l’image d’Alain Joseph, êtes-vous un humaniste ou un président exigeant, voire impatient?

Mon attente est grande au niveau de l’engagement de tout le personnel du club. Nous sommes des professionnels. Si les joueurs travaillent et ne gagnent pas, ok. Si l’adversaire est meilleur, ok, pas de problème. En revanche si l’effort manque et qu’on «triche», j’irai dans le vestiaire pour leur dire ce que je pense.

Vous êtes le patron d’Ineos Sport Suisse. Jusqu’où Ineos est-il prêt à investir? On parle aujourd’hui d’un budget avoisinant les 25 millions de francs...

(Le président sourit et regarde son vice-président). Il existe le fair-play financier, une règle instaurée par l’UEFA, qui est très stricte. On ne peut pas dépenser plus que ce qu’on gagne.

En tant que patron, quel est votre pouvoir décisionnel?

J’ai trois chefs, l’un d’eux est M. Jim Ratcliffe, le Chairman de la compagnie. Ils sont tous intéressés parce que cette aventure est nouvelle. Je peux pendre des décisions normales. Maintenant, si le LS s’intéresse à un joueur coûtant 10 millions, je devrais m’en référer à M. Ratcliffe.

Le siège financier et administratif d’Ineos se trouve à Lyndhurst, au Royaume Uni. Pourquoi la société Ineos n’a-t-elle pas racheté un club anglais?

Depuis 2017, le siège global d’Ineos se trouve à Londres. Celui de la pétrochimie est en Suisse. On a décidé de racheter un club helvétique parce qu’on n’a pas trouvé en Angleterre ce qu’il y a ici. Team Vaud a été un peu le point de ralliement.

Aujourd’hui, votre équipe, malgré un parcours très inégal, est 5e au classement, à 2 points de l’Europe. Et si le LS, avec l’arrivée cet hiver de quelques vrais renforts, était déjà européen à la fin de la saison?

L’équipe peut le faire, elle en a les moyens. Il faut que tous les joueurs travaillent et que la réussite soit là. La réussite, on l’a que si on bosse. Alors oui, tout est possible et c’est incroyable de pouvoir penser ça. A Cadix, en camp, l’atmosphère était bonne et l’état d’esprit aussi. Tout le monde a bien travaillé. Être en Europe, déjà? C’est un rêve qui peut se réaliser.

Samedi, le LS se rend à Lucerne avant de recevoir YB la semaine d’après? Sont-ce pour vous des rendez-vous déterminants pour la suite?

Non, pas encore mais ces deux rendez-vous sont hyper importants. Il reste encore beaucoup de matches au programme. Nous ne sommes pas dans un 100m, c’est un semi-marathon qui nous attend.

La société Ineos est-elle très impliquée dans la vie sportive?

Il existe une culture Ineos pour le sport. Tenez: quand vous arrivez chez Ineos à Rolle, la première chose que vous voyez, c’est la salle de fitness (à l’écoute, Stefan Nellen acquiesce). Le sport, c’est la culture de l’entreprise. C’est bon pour la santé et quand on l’a, la tête va mieux. Chez Ineos, environ 70 personnes courent le marathon. Moi-même j’en fais plusieurs par année. J’ai même participé à celui de Namibie. Il est long de 100km.