Allô! Non mais allô, quoi!

Faut-il interdire le portable en classe et dans les préaux des écoles? La question est d’actualité et ne se pose pas qu’en Suisse. Elle est quasi-planétaire. Dans tous les cas, dans ce domaine, le canton de Vaud a clairement décidé de passer à l’offensive. Cesla Amarelle l’a annoncé peu avant la reprise scolaire: désormais, dix établissements vaudois ne permettent plus l’usage du téléphone aux élèves durant les récréations et les pauses. Un projet pilote qui pourrait déboucher sur une directive cantonale d’ici à cet hiver. Pour la Ministre en charge de la Formation, il s’agit de favoriser la concentration, la réflexion et les interactions dans les préaux.

Sachant qu’en Suisse, 99% des 12-19 ans ont un téléphone portable et y passent entre trois et quatre heures par jour, on ne peut, dans un premier temps, qu’applaudir des deux mains. Car vouloir pousser les élèves à être moins accros au portable et à se concentrer plus en classe, tout en permettant aussi au passage de limiter le cyberharcèlement, le vol et le racket, est une démarche fort louable.

Reste, dans un deuxième temps, qu’interdire le portable à l’école à l’ère du numérique est un bien mauvais signal pour la société et peut apparaître comme un déni de responsabilité. Une thèse notamment défendue par le spécialiste des nouvelles technologies, Stéphane Koch (lire ci-contre).

Pourquoi dès lors ne pas essayer plutôt d’éduquer les élèves sur l’usage de cet objet unique qu’ils utiliseront une grande partie de leur vie? Le bannir de l’école, c’est en tous cas laisser entendre qu’il est incompatible avec les notions de pédagogie et d’apprentissage, alors qu’au contraire, il pourrait être vecteur de nouvelles approches pédagogiques fort pertinentes. A condition que les parents, eux aussi, mettent la main à la pâte. Une autre histoire!