D’un danger à l’autre

Fin juin, la Municipalité de Lausanne exposait son projet visant à réglementer le quotidien des professionnels du sexe dans la capitale vaudoise. Avec une mesure-phare: en finir avec le racolage dans le quartier de Sévelin pour le concentrer du côté de la rue de Sébeillon. But avoué: préserver la qualité de vie des riverains tout en veillant aux conditions d’exercice de cette activité, notamment sur les plans sécuritaire et social. «Une décision hautement risquée», dénoncaient aussitôt les associations qui gravitent autour de ce milieu, confiner la prostitution dans une zone restreinte «rendant plus facile l’activité criminelle.» Le débat est lancé.

Mais ce que beaucoup oublient, et l’enquête de Lausanne Cités cette semaine le démontre, témoignage à l’appui, c’est que si la prostitution de rue est la plus visible, elle représente une part minoritaire du marché. Les prostitué(e)s qui officient dans des hôtels, à la maison ou dans des salons sont majoritaires et sont paradoxalement plus en danger encore que les autres.