Editorial: Une leçon de stratégie politique

C’est ce qu’on appelle prendre une baffe! De celles qui rendentgroggy! Ce que doivent être les Verts lausannois en ce début de semaine, au terme du premier tour des élections communales, après l’échec cinglant subi dans leur course à la Municipalité.

Il y a peu encore, portés par l’urgence climatique et de bons résultats engrangés au niveau fédéral, ils avaient décidé, très sûrs d’eux-mêmes, voire même avec un peu d’arrogance, d’attaquer leurs alliés de base pour renforcer leur présence au sein de l’Exécutif de la quatrième ville de Suisse. Le résultat, on le connaît. Lors de ce premier tour, l’alliance de gauche PS-POP a placé ses 4 candidats en tête, devant la Municipale verte sortante Natacha Litzistorf, qui ne récolte que quelque 1000 voix de plus - seulement - que son suivant immédiat, l’ultra- minoritaire PLR Pierre-Antoine Hildbrand, les deux autres prétendants Verts arrivant loin derrière. Un échec! Et une situation plutôt inédite si on tient compte du fait que dans le reste du canton, les Verts ont progressé.

Y aurait-il dès lors une exception lausannoise? Oui, car en s’attaquant de front à leurs alliés traditionnels, ils ont pris le parti de trahir et se sont finalement retrouvés seuls face à un appareil de parti solide, celui du PS, rompu au jeu politique, qui leur a finalement montré où étaient leurs propres limites. Ceci d’autant plus qu’ils n’ont plus, comme par le passé avec Daniel Brélaz, de locomotive électorale susceptible de rassembler sur un nom, un parti ou une vision qui dépasse les seuls enjeux écologiques. Ils ont voulu faire un coup. Ils l’ont raté et ont pris au passage une sérieuse leçon de stratégie politique.

A bien méditer avant le second tour, et pour la suite de leurs engagements!