La guerre de la gaule n’aura pas lieu

Faut-il, pour soutenir une démarche féministe, avoir encore recours, entre autres, à une grève du sexe? En clair, refuser pour les femmes, d’avoir des relations sexuelles pour faire prendre conscience de l’injustice sociale, économique et symbolique dont elles font incontestablement toujours l’objet.

Car aujourd’hui encore, bien des choses restent à parfaire, à conquérir, à préserver aussi, tant parfois certains acquis semblent hélas encore et oujours remis en question.

Près de 30 ans après la Grève historique menée par les Suissesses au début des années 90, et alors qu’une action d’envergure similaire se prépare, certaines femmes n’excluent pas d’avoir à nouveau recours à cette démarche aussi militante que provocatrice.

Seulement voilà: c’est le chemin parcouru depuis, en termes d’égalité, de travail, de représentativité sociale et politique, qui rend obsolète et anachronique un tel dessein. Car pour beaucoup d’hommes, et ce quelle que soit leur opinion politique, la nécessité d’agir pour approfondir le travail en faveur de l’égalité ne se discute même pas.

Le recours à la grève du sexe paraît quant à lui largement discutable, car il fait de la sexualité un instrument de pouvoir, de domination et de confrontation au sein du couple, justement ce que des féministes elles-mêmes ont tant œuvré à récuser depuis des décennies.

Tel est le principal enseignement de cette grève du sexe annoncée: faire prendre conscience au grand public, et peut-être aussi aux femmes, que c’est désormais bel et bien au non de l’égalité que bien des hommes la réfutent et la rendent par là-même complètement inutile.