La méthode Amarelle

Avant son élection au Conseil d’Etat l’année dernière, ses détracteurs disaient qu’elle était certes une brillante intellectuelle, mais doublée d’une politicienne dogmatique qui vivait dans sa tour d’ivoire et ne voyait le monde qu’à travers ses œillères idéologiques.

Aujourd’hui, force est de constater qu’ils se sont trompés. Non seulement Cesla Amerelle gère ses dossiers avec finesse, mais elle démontre régulièrement qu’elle s’intéresse au fond des choses, aime travailler en équipe, est capable de faire preuve d’ouverture d’esprit, de pragmatisme et, surtout peut-être, de prendre des décisions. Aussi douloureuses soient-elle selon les cas!

La preuve? Depuis son arrivée au Chateau, un directeur général de l’enseignement postobligatoire a été déplacé et aussitôt remplacé par un homme venu du Service de la promotion économique et du commerce du Cantonqui n’appartient pas à sa famille politique. La Haute École de musique disfonctionne? Son directeur général est mis sur la touche et son conseil de fondation sous tutelle. Tout récemment, c’est le chef du Service de protection de la Jeunesse (SPJ) qui est remercié lui aussi suite à une sordide affaire concernant huit enfants abusés et maltraités par leur père durant des années.

Pas d‘état d’âme. Elle prend connaissance des dossiers, analyse et coupe des têtes si nécessaire. Le style tranche incontestablement avec celui de celle qui l’a précédée à ce poste et ne va pas sans rappeler celui d’une autre Conseillère d’Etat, sa collègue de parti Nuria Gorrite, avec qui elle est en train de créer un axe fort, de gauche et féminin, à la tête du Canton. Ceci alors que Pierre-Yves Maillard est sur le départ et que la démission de Conseillers d’Etat de droite est attendue avant la fin de cette législature.