Le sport, c’est bon pour la santé

On le sait: le sport, comme le rire, est bon pour la santé. Toutes les études le montrent, à l’heure où la sédentarité croissante, liée à notre mode de vie urbain et à nos activités professionnelles de services, met notre bonne forme physique et mentale en danger.

Résultat: les injonctions sociales et médicales se multiplient et il est bon ton, à juste titre, de pratiquer au moins une activité physique. Mais ce n’est pas tout. L’heure n’est plus seulement à la santé. Elle est aussi au diktat de la beauté et du corps parfait. Les publicités, les magazines fourmillent ainsi de corps aussi artificiels que lourdement «photoshopés», contribuant à généraliser le mirage d’une jeunesse éternelle et d’une perfection illusoire. Ajoutons-y le poids de la caisse de résonance que représentent les réseaux sociaux et on aboutit ainsi, avec parfois des allures de vague réminiscence de certaines sociétés totalitaires, à une société ou le sport devient un phénomène de masse, touchant d’ailleurs désormais aussi bien les seniors que les juniors.

Principale concrétisation de cette tendance: la multiplication des fitness un peu partout dans toute la Suisse, y compris Lausanne, avec pour résultat incontestable de cette concurrence, une amélioration de l’offre, aussi bien en termes de qualité que de facilité d’accès et d’horaires d’ouverture. Sans compter bien sûr les prix, largement rabotés vers le bas.

Et c’est là que le bât blesse. Nul doute que la concurrence féroce à la quelle les fitness se livrent aujourd’hui finira par faire des victimes, les plus fragiles d’entre-eux ne parvenant pas à atteindre leur seuil de rentabilité avec les prix pratiqués. A défaut de faire maigrir le plus grand nombre, le culte du corps finira bien par faire maigrir... le nombre de fitness.