L’ogre Amazon

Avec un taux de croissance supérieur à 10 % par an, le e-commerce s’installe dans les habitudes de consommation. Cela, on le sait, au détriment des commerces de centre-ville et des supermarchés. Va-t-il engloutir le commerce traditionnel? Si la question revient régulièrement sur la table depuis une bonne dizaine d’années déjà, force est de constater qu’elle se pose avec de plus en plus d’acuité.

Dans ce domaine, Amazon apparaît comme le gros méchant loup. La politique agressive du géant américain ébranle les enseignes. Depuis sa création, en 1994, il agit comme une pieuvre dans l’économie mondiale en attaquant un secteur après l’autre, en cassant les prix, en bouleversant les codes d’un commerce qu’il domine de plus en plus.

Bien évidemment, cette expansion se fait au détriment des acteurs traditionnels de la distribution qui sont, sinon à l’agonie, du moins dans l’urgence de s’adapter. Les commerçants d’ici le savent, ceci d’autant plus que le géant américain va sous peu poser ses valises en Suisse. Paradoxalement avec l’aide de La Poste, ce qui permettra de faciliter le dédouanement de colis et, par conséquent, la livraison depuis l’étranger.

Alors, que faire? Le Conseil Fédéral a déjà réagi en annonçant que les achats par correspondance effectués sur des sites étrangers allaient coûter plus cher pour mettre un terme aux désavantages concurrentiels subis par les entreprises domiciliées en Suisse. La mesure était initialement prévue en janvier prochain, mais l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation a dû être reportée d’un an pour que les entreprises concernées puissent procéder aux changements nécessaires dans leurs systèmes.

On saura sans doute à ce moment-là seulement si elle sera suffisante pour stopper quelque peu les appétits du géant américain.