Une question sans queue ni tête

Le Conseil communal vient d’accepter, à une voix près, le postulat de la Verte Alice Genoud demandant à la Municipalité de faciliter «l’allaitement urbain». Oui, vous avez bien lu: l’allaitement urbain... Au-delà du bien-fondé de l’intention, incontestable, la démarche pose la question de savoir s’il appartient à l’autorité de légiférer et d’agir sur ce type de problématique. La Municipalité devra-t-elle aussi faciliter la mise en place, dans les parcs, d’espaces réservés aux femmes désireuses de bronzer «seins nus», l’instauration dans les bistrots, de toilettes dédiées aux sexagénaires prostatiques, l’institutionnalisation dans les piscines de lieux ombragés réservés aux albinos? Et l’on pourrait multiplier les absurdités à l’envi. Accompagner les changements sociétaux fait certes partie de la mission des collectivités publiques. Mais celles-ci doivent justement d’abord gérer les besoins de... la collectivité et non répondre aux besoins spécifiques de tout un chacun, aussi légitimes soient-ils. Telle est la condition d’un vivre-ensemble harmonieux garant du bien-être de tous.