"30 km/h la nuit: un pas à saluer" l'éditorial de Fabio Bonavita

Vivre au bord d’une route fréquentée peut vite s’apparenter à un cauchemar quotidien. Entre les camions, les motos, les bus, les scooters et les voitures, les occasions ne manquent pas d’être dérangé dans ses activités. Et dormir fenêtres fermées n’est évidemment pas une solution durable. Des études le prouvent, le bruit de la ville stresse et rend malade. Il est même devenu un enjeu majeur de santé publique.

Les mauvaises langues diront que cela est dû à notre intolérance croissante aux nuisances sonores. Peut-être, mais cette intolérance est d’abord le nom d’un mal plus profond, d’une sensibilité exacerbée par les divers semi-confinements. L’introduction, lundi dernier, du 30 km/h nocturne à Lausanne répond donc à un vrai besoin de la part des citoyens. Ces derniers pourront enfin laisser leur paire de bouchons d’oreille dans le tiroir de leur table de nuit.

Gageons que cette première lausannoise inspirera l’ensemble des communes vaudoises. Car cette mesure n’a pas été introduite sur un coup de tête. Elle est le fruit d’un test grandeur nature réalisé aux avenues de Beaulieu et de Vinet. Cette expérience pilote a démontré qu’en roulant à 30 km/h de 22h à 6h du matin, les nuisances sonores sont divisées par deux. Un écart auquel on ne peut rester sourd…