Aide aux médias: c’est non!

Le verdict est tombé! Le peuple souverain a refusé dimanche dernier le projet d’aide aux médias que lui proposait le Conseil fédéral. Bravo, c’est une victoire importante pour les opposants à un projet particulièrement mal ficelé qui faisait la part trop belle aux grands éditeurs des journaux quotidiens en oubliant volontairement toute la presse écrite gratuite.

Cette presse gratuite, qui existe pourtant depuis 1730 dans notre pays, est particulièrement présente en Suisse alémanique, mais aussi, depuis la création de GHI et de Lausanne Cités, très bien implantée en Romandie. Alors que les médias gratuits que sont les télévisions et les radios locales reçoivent déjà des sommes très importantes et que les journaux à abonnement bénéficient eux aussi d’une aide conséquente sous la forme de prix bas facturés par la poste pour la distribution matinale aux abonnés, dans le projet fédéral, les journaux gratuits étaient purement et volontairement sacrifiés dans le but avoué par certains de les faire disparaître au profit de la presse payante. Une injustice aboutissant à une concurrence déloyale que nous ne pouvions tolérer! C’est pourquoi nous avons appelé à voter «non» à cette aide. Malgré une campagne acharnée des éditeurs de journaux payants, nous avons gagné cette bataille et nous en sommes fiers. Maintenant, le Conseil fédéral doit revoir sa copie car il est évident que certains journaux ont besoin d’aide si on ne veut pas les voir disparaître. Car, outre les géants du net qui ramassent à eux seuls l’essentiel de la manne publicitaire, la pandémie a malmené les entreprises qui, pour la plupart, ont stoppé ou réduit leurs budgets de publicité et les journaux en souffrent fortement. A notre avis, et parce qu’ils sont les mieux à même de le faire objectivement et en toute connaissance de cause, ce sont les cantons qui devraient définir les véritables besoins de leurs médias et leur venir en aide. Sans oublier personne, évidemment.