De quoi rester sans voix, l'éditorial de Fabio Bonavita

En terres vaudoises, on ne badine pas avec les traditions. C’est aussi valable pour les campagnes électorales. Il est de coutume que le combat entre les partis se porte principalement sur les idées, on évite soigneusement les peaux de banane et autres attaques ad hominem. Cette règle tacite de bienséance a tenu bon jusqu’au soir du premier tour des cantonales. Depuis, tous les coups sont permis.

 

Sur les réseaux sociaux, les soutiens de l’alliance rose-verte font feu de tout bois avec deux cibles prioritaires, la centriste Valérie Dittli et l’UDC Michaël Buffat. La première ne serait qu’une opportuniste qui manque de clarté, le second un immonde personnage d’extrême-droite qui ne se soucie aucunement de l’environnement. Même l’habitué des élections en un tour, Guillaume Morand, y est allé de sa pique en affirmant que Valérie Dittli était encore plus dangereuse que Michaël Buffat. Un changement de ton qui s’explique en partie par les résultats du ticket rose-vert lors du premier tour de scrutin. Les scores décevants de la socialiste sortante Cesla Amarelle et du Vert Vassilis Venizelos ont ouvert la voie à un possible changement de majorité au sein du Conseil d’Etat. Une hypothèse qui semble mettre l’alliance de gauche dans un état d’extrême nervosité.
Pas sûr que cette stratégie mêlant attaques directes et grosses ficelles soit porteuse dans les urnes. Car comme le rappelait la présidente du parti socialiste vaudois Jessica Jaccoud lorsque Cesla Amarelle était visée par une plainte pénale à la veille du premier tour: «Tout ce bruit permet au PLR d’éviter soigneusement de parler du fond. Car c’est bien sur le fond que les électeurs et électrices jugeront le travail de nos ministres". La politique est bien cruelle...