A Lausanne, tout le monde se souvient de la stratégie des Verts lors des dernières élections communales: faire cavalier seul et briser la sacrosainte alliance de gauche. Une démonstration de force qui s’était soldée par un lamentable échec. De quoi prouver au passage que les écologistes avaient clairement pris le melon suite à leurs divers succès électoraux.
Depuis, leur stratégie a évolué. Ils bombent moins le torse, mais ne se gênent plus pour faire leur coming-out idéologique. Le melon laisse peu à peu la place à l’écologie pastèque: verte à l’extérieur, rouge à l’intérieur. Les exemples fleurissent ces derniers mois. A Yverdon d’abord, une partie des Jeunes Verts a récemment rejoint le groupe de gauche radicale Solidarité & Ecologie dont le programme est de proposer «une alternative au dogme de la croissance économique».
Autre exemple, la conseillère nationale verte vaudoise Léonore Porchet milite désormais pour une retraite digne à partir de… 60 ans. Elle l’a fait savoir à nos confrères du Blick dans une interview qui rappelle étrangement les meetings d’un certain Jean-Luc Mélenchon. Le candidat d’extrême gauche de la France Insoumise le martèle depuis longtemps, lui président, il abaissera l’âge de départ à la retraite à 60 ans. De quoi faire bondir les économistes les plus éclairés tant l’idée, impossible à financer, est en décalage avec l’allongement de notre espérance de vie. Dernière illustration de cette écologie pastèque, le candidat vert au Conseil d’Etat vaudois, Vassilis Venizelos ne cesse de souligner depuis quelques semaines ses accointances avec la mouvance zadiste. Il le dit sans rougir (cette fois-ci), il en partage les valeurs. Ces dernières, rappelons-le, prônent une société où la décroissance est reine. A quand une fusion entre les Verts et le POP?