Rue de l’Ale: une boutique hors du temps

HORLOGERIE • Fondée en 1933, l’horlogerie-bijouterie Freddy Meylan a traversé les époques en misant sur une convivialité de tous les instants. Et des prix plancher. La clientèle reste fidèle à ce lieu hors du temps.

Loin des boutiques luxueuses installées à la place Saint-François, l’horlogerie-bijouterie de Freddy Meylan se veut avant tout populaire. Cela commence par une décoration quelque peu désuète où les peluches côtoient les pichets en étain et les couteaux suisses. Paradoxe de la situation, le téléphone n’arrête pas de sonner. Des alliances en argent, un collier en perle, une montre, les clients s’enchaînent à un rythme effréné. Un succès qui ne se dément pas depuis 1933.

«Je représente la cinquième génération, s’amuse Freddy Meylan. J’ai donc ce métier dans les gènes, il représente toute ma vie. Pour preuve, cela fait six ans que je ne prends pas de vacances.» Le décor est planté. L’atypique patron aime se différencier. Cela passe aussi par les produits qu’il propose à sa clientèle. «Avant, nous vendions des marques de renom comme Tag Heuer ou Zenith, mais vu que nous n’écoulions pas assez de pièces, elles nous ont été retirées. Ce n’est pas plus mal, car ces modèles ne correspondent plus aux personnes à petit budget qui poussent la porte de notre boutique. Désormais, nous vendons les montres de Mondaine, Swiss Military ou Cover, je me sens plus libre avec ces sociétés-là.»

Réparer au lieu de jeter

Horlogerie d’un côté, bijouterie de l’autre. La réputation du lieu s’est aussi faite sur les services de réparation. Une évidence selon Freddy Meylan: «J’aime donner une seconde vie aux bijoux et je suis aussi l’un des seuls à Lausanne à réaliser des gravures sur des bracelets, des gobelets ou des alliances.»

Avant de partir, l’heureux patron nous fait découvrir les photos de son enfance. Jeune, sa ressemblance avec Emmanuel Macron est flagrante, alors que son fils est le sosie quasi parfait de Patrick Bruel. «Mon père, lui, avait les mêmes traits que l’acteur Gérard Darmon. J’allais oublier, vous écrirez bien dans votre article que je suis un homme très heureux. Pour mes 80 ans, j’ai envie de sauter depuis le plongeoir des dix mètres!» Son seul regret? Aucun de ses quatre enfants ne reprendra l’affaire familiale qui disparaîtra lorsque le bouillonnant Freddy Meylan aura décidé de se reposer. Ce qui n’est pas près d’arriver…