Viens chez moi, j’habite chez un senior

TENDANCE • Souvent confrontées à un équilibre financier précaire et à une solitude quotidienne, les personnes âgées peuvent désormais s’adonner à une nouvelle forme de colocation en hébergeant un étudiant. Une solution qui se développe sur la Côte.

  •  Seniors et jeunes se retrouvent enfin grâce à un nouveau modèle de cohabitation. DR

    Seniors et jeunes se retrouvent enfin grâce à un nouveau modèle de cohabitation. DR

C’est une évidence. Quand on peine à boucler les fins de mois et que l’on se retrouve seul face à son écran de télévision, la vie n’a pas la saveur des années passées. Les seniors dans cette situation sont de plus en plus nombreux et il faut donc trouver de nouveaux modèles de société afin de rendre leur existence plus douce.

La dernière trouvaille consiste en un système de colocation entre un senior et un étudiant. L’avantage? Le partage des frais courants et la possibilité de recréer un dialogue intergénérationnel.

Aubaine

Une aubaine pour Paul Charbonnier qui a opté pour ce type de cohabitation à Morges: «J’ai un jeune étudiant qui est passionné de sciences politiques et qui suit les cours à l’Université de Lausanne. Nous nous entendons vraiment bien et surtout nous avons de grands débats sur l’avenir du monde. Je lui apporte mes connaissances et surtout mon expérience de vie. Lui m’amène sa fraîcheur d’esprit et son envie de se surpasser. Cela me permet de rester jeune!»

Il existe aussi un autre modèle de colocation, non basé sur l’aspect financier. Un senior met à disposition gratuitement une chambre de son appartement ou de sa maison.

La contrepartie est simple, l’étudiant rend des services: courses, compagnie, lecture, linge, tâches ménagères ou cours informatique.

Nombreux avantages

Cela permet à la personne âgée de retarder son entrée en EMS, une solution qui marche selon Anne-Sophie Charton de la société Ensemble avec Toit basée à Rolle: «Ce concept que nous proposons réunit de nombreux avantages. Et, nous le constatons depuis plusieurs années, il séduit de plus en plus de seniors et de jeunes. Je trouve cela formidable de recréer une forme de partage entre les générations.»

A n’en pas douter, cette tendance va se confirmer et s’accentuer dans les courant des prochaines années. En effet, en 2030, le nombre des plus de 65 ans en Suisse devrait augmenter de 66% pour dépasser les deux millions de personnes.

Des chiffres élevés quand on les compare avec la population totale de la Suisse estimée pour 2030 à 8,7 millions de personnes.

Pour le septuagénaire morgien, Paul Charbonnier, rien ne vaut le partage et l’ouverture d’esprit: «Les seniors doivent aussi apprendre à faire le premier pas et à s’ouvrir aux autres. Certaines personnes âgées restent aigries dans leur coin, et c’est vraiment dommage. Personnellement, j’ai préféré l’échange, c’est bien plus enrichissant.»