Se reconvertir: Marie Chamorel, de coiffeuse à... apprentie bouchère!

Quand on ne s’épanouit plus dans son domaine d’activité, la question d’une réorientation professionnelle se pose. Cette semaine, nous vous présentons celle de Marie Chamorel, passée de son salon de coiffure à un apprentissage de bouchère option transformation.

  • Marie en compagnie d’Eric Leuba, son maître d’apprentissage. SIEBER / ARC

    Marie en compagnie d’Eric Leuba, son maître d’apprentissage. SIEBER / ARC

Le marché du travail a bien changé ces 30 dernières années. Autrefois, un homme ou une femme se trouvait une branche dans laquelle travailler, et évoluer souvent jusqu’à la retraite. Aujourd’hui, à la question de ce que fait un individu dans la vie, la réponse commencera toutefois souvent par: «Pour l’instant, je fais...» A notre époque, se reconvertir professionnellement est devenu une réalité et cela, peu importe l’âge!

Des ciseaux au couteau

Changer de profession, c’est en tous cas ce qu’a décidé de faire Marie Chamorel qui est passée, à l’aube de la trentaine, des ciseaux de coiffeuse au couteau de boucher. «J’ai dû arrêter mon premier métier, car j’ai fait des allergies aux produits utilisés. J’ai mis plusieurs années avant d’avoir le droit à une reconversion professionnelle. Ne sachant pas vraiment ce que je voulais faire, j’ai pris l’initiative de faire un bilan de compétences et de prendre le temps aussi de faire des stages dans plusieurs domaines, dont la boucherie.»

Un stage qui l’a donc confirmée dans le choix d’une profession plutôt courue par des hommes que par des femmes. «C’est vrai que je ne m’imaginais pas tomber amoureuse de ce type de métier, mais il y a quelques années j’ai eu une véritable passion pour le «fait maison» et j’ai appris à être autonome alimentairement parlant. La boucherie m’est alors apparue comme une évidence. Ce qui m’a aussi attirée, je dois le préciser, c’est également tout le côté création de ce métier, soit pouvoir travailler sur de nouveaux produits et de nouvelles saveurs.» Marie avoue ainsi qu’aujourd’hui, ce qui l’intéresse le plus dans la profession, c’est surtout la charcuterie, les terrines, les préparations bouchères et les salaisons.

Un stage bénéfique

«Durant le stage qu’elle a effectué chez moi, j’ai tout de suite eu une excellente impression», note pour sa part Eric Leuba, boucher-charcutier à Yverdon-les-Bains, qui est aussi devenu son maître d’apprentissage. «J’ai découvert une personne très ouverte, motivée, mature, qui sait où elle va, et qui a su très vite montrer un réel esprit d’équipe.» Le fait que ce soit une femme dans un monde généralement composé d’hommes? «Ici, vous savez, nous formons une petite équipe de six personnes où les femmes sont de plus majoritaires. Les relations sont basées sur le respect mutuel. Tout se passe très bien.»

Fin juin, Marie va passer ses examens finaux en vue de l’obtention d’un CFC de bouchère. Cela au terme d’une formation raccourcie d’une année puisqu’elle est déjà détentrice d’un autre CFC en coiffure. Ses projets? Trouver un travail à la sortie de son apprentissage et, pourquoi pas dans quelques années, monter un commerce. Ce qu’elle résume avec beaucoup de philosophie en une phrase: «On verra ce que la vie me réserve!» Philippe Kottelat

Boucherie Leuba, Rue du Collège 16, 1400 Yverdon-les-Bains