Droits humains en péril!

  •  Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty International Suisse DR

    Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty International Suisse DR

A l’occasion de la Journée internationale des droits humains, le 10 décembre, Amnesty International publiait des chiffres alarmants sur le nombre d’assassinats de personnes qui défendent ces droits. En 2016, 281 personnes, de 22 pays, ont été tuées en raison de leur engagement en faveur des droits fondamentaux. 156 cas avaient été recensés en 2015, et 136 en 2014. La tendance est donc clairement à la hausse. Pourtant, au regard des crises qui ont émaillé le monde en 2017, la défense des droits fondamentaux demeure plus que jamais nécessaire.

En cette fin d’année, le sort des réfugiés et des migrants en Libye retient plus particulièrement l’attention. Des milliers d’entre eux sont soumis à la torture, à la détention, au viol, à l’exploitation et parfois même, comme l’ont révélé des images de la chaine américaine CNN, réduits en esclavage. Or, les pays européens alimentent cette situation dramatique en coopérant avec les autorités et les garde-côtes libyens. Ils fournissent une assistance technique au Service de lutte contre l’immigration illégale libyen, qui gère les centres où les réfugiés et les migrants sont détenus dans d’atroces conditions. Ils encouragent les garde-côtes libyens à intercepter les migrants en mer, en leur fournissant des formations et des équipements, notamment des bateaux. La Suisse a également mis 1 million de francs à disposition de l’Organisation internationale pour les migrations, destiné à la formation et à l’assistance technique aux garde-côtes libyens. L’UE et la Suisse doivent à tout prix revoir leur collaboration avec la Libye pour mettre la priorité sur la protection des migrants, plutôt que de contribuer à les piéger en Libye.