« Les pères divorcés, ces oubliés de l’histoire de l’égalité»

Dans cette tribune libre, le conseiller communal d'Epalinges Enzo Santacroce rappelle qu'en matière de garde parentale, les hommes sont les grands oubliés de l'égalité.

Le 14 juin dernier des dizaines de milliers de femmes ont manifesté pour obtenir l’application de l’égalité salariale. Des messages sont aussi apparus touchant au combat contre les violences dont elles sont encore les victimes. On ne peut qu’approuver la détermination de nos concitoyennes.

Toutefois, l’organisation de ces cortèges féministes ne doit pas occulter une autre problématique qui concerne l’égalité au niveau de la garde parentale. En effet, depuis 2014, la loi sur l’égalité parentale conjointe est en vigueur, mais elle n’est que peu appliquée. Les femmes veulent certes dépasser le stade du paternalisme, mais il en va de même pour les hommes divorcés, eux-mêmes pris au piège des stéréotypes qui leur attribuent un rôle secondaire dans l’éducation. S’occuper de leurs enfants autrement que par leur porte-monnaie est ce qu’ils souhaitent. Au même titre que les femmes ne sont pas des objets, les pères divorcés ne sont pas non plus des distributeurs de billets assumant le rôle paternel comme celui du pourvoyeur-payeur. L’égalité salariale et l’égalité parentale sont les deux faces d’une même médaille. En respectant l’égalité salariale, les femmes toucheront l’équivalent de leurs homologues masculins. A terme, cela les responsabilisera, puisque financièrement plus indépendantes. Aussi, lors d’une séparation, l’ex-mari pourra compter sur le fait que son ex-épouse gagne autant que lui pour subvenir aux besoins de leur progéniture. Considérer la femme à sa juste valeur contribuera à ouvrir les yeux sur les souffrances des pères, surtout au moment où l’union se brise. Le lien paternel est tout aussi essentiel que celui maternel pour le développement de l’enfant, qui, au final, ne cherche qu’à bénéficier de la présence aimante et bienveillante de ses deux parents.