"Non, la pauvreté n’est pas rentable"

Dans cette tribune libre, Vincent Jaques, député au Grand conseil et Syndic de Morges s'insurge contre la fin du soutien à l'épicerie mobile de Caritas-Vaud.

Il y a des réalités silencieuses, dans notre pays. La pauvreté en fait partie. Savez-vous que d’après la dernière étude de l’Office fédéral de la statistique sur la pauvreté en Suisse, on comptabiliserait environ 615’000 personnes en situation de pauvreté, ce qui correspond à 7,5% de la population, en augmentation. On considère que l’on est pauvre en Suisse lorsqu’une personne vivant seule n’a que 2247 francs par mois pour vivre, ou 3981 francs si l’on est une famille de deux adultes avec deux enfants. Pour soulager le quotidien de ces ménages en grande précarité, il existe heureusement des prestations sociales délivrées à tous les échelons de notre pays. Ces aides indispensables sont disponibles grâce à la mise en place de diverses politiques publiques, ou par l’entremise de nombreux organismes et institutions. L’une de ces prestations, délivrée par Caritas Vaud, est appelée à disparaître dans certaines communes vaudoises prochainement. Il s’agit de la distribution au plus bas prix de produits de première nécessité destinés à cette population défavorisée. Effectuée dans le cadre d’un projet pilote à l’aide d’un camion-épicerie mobile, on apprend que ce projet n’a pas trouvé la somme d’argent nécessaire pour pérenniser cette action. Faute de rentabilité, ce sont donc de nombreux Vaudoises et Vaudois qui n’auront plus accès à cette prestation. Alors, à qui la faute, que faire? L’association Caritas Vaud est-elle vraiment en manque de moyens? Les communes concernées devraient-elles davantage contribuer au financement de cette prestation? Le Canton de Vaud lui-même devrait-il prendre ces coûts à sa charge? Ces questions devront trouver rapidement réponse. En attendant, je remercie tous les bénévoles de ce canton, qui s’activent avec discrétion, je le sais, et qui aident à leur manière nos concitoyens les plus fragiles.

Vincent Jaques, député au Grand conseil et Syndic de Morges