Osons parler du suicide!

Avez-vous déjà pensé à vous suicider? Si oui, vous n’êtes pas seul. Selon plusieurs études scientifiques, 20% environ de la population suisse y a songé au moins une fois dans sa vie. Fort heureusement, seule une infime minorité passe à l’acte. Cette minorité équivaut toutefois, en Suisse, à 1100 morts par année – 1100 drames de trop.

J’évoque parfois les pensées suicidaires qui m’ont assailli en 2013; je suis frappé du nombre de personnes, une trentaine depuis cinq ans, qui me confient avoir songé au pire. Toutes, contrairement à des personnes plus taciturnes, sont aujourd’hui en vie. Ce qui les a sauvées? La conviction, au fond d’elles-mêmes, que la joie de vivre reviendrait; l’attachement à leurs proches; l’existence de liens sociaux et de lieux de rencontre comme le Graap; l’action salutaire d’associations comme STOP SUICIDE; un suivi psychologique (n’hésitez pas à demander de l’aide!); et, surtout, le fait d’en parler.

Parler de ses idées suicidaires est vital. Dans les pays qui ont abordé le suicide via des campagnes de prévention, les résultats sont spectaculaires: depuis les années 1980, les pays scandinaves et la Suisse ont sensiblement réduit ce fléau. Leurs taux de suicide sont désormais proches de la moyenne mondiale (11 suicides pour 100 000 habitants) – loin derrière la partie nord de l’Europe de l’Est (notamment la Pologne, la Biélorussie, la Russie et la Lituanie), l’Inde, le Sri Lanka, le Japon, ou encore la Corée (du Sud comme du Nord).

Bref, le suicide recule lorsqu’il n’est plus tabou et qu’on ose en parler. C’est justement ce que nous ferons lors du prochain congrès du Graap (www.graap.ch/congres), les 2 et 3 mai, au Casino de Montbenon.

Pour en savoir plus: www.graap.ch/congres