Les «GAFA», pour Google, Amazon, Facebook, Apple ont envahi notre quotidien et souvent aussi notre vie privée. Beaucoup de services sur internet sont gratuits, mais cette gratuité a un coût, et les géants d’internet ne se gênent pas pour engranger des milliards de bénéfices en utilisant leur position dominante sur le marché.
Cela a un impact sur notre population. Des recettes qui allaient avant à la presse écrite, par exemple, sont absorbées, ce qui menace la diversité des médias. Nos données sont utilisées on ne sait comment, puis volées et perdues régulièrement. Les GAFA bénéficient massivement de nos infrastructures et du pouvoir d’achat de notre population, qui est une cible publicitaire privilégiée.
Elles bénéficient, mais elles ne payent pas d’impôt, ou alors très peu. Les géants du Net mettent leurs profits dans des structures fiscales opaques, réparties dans des paradis fiscaux. Amazon a l’an passé payé sur ses 11.2 milliards de bénéfices, ZERO francs d’impôt aux Etats-Unis, malgré un immense chiffre d’affaires. J’ai déposé une initiative parlementaire pour que la Suisse impose au moins un petit peu le chiffre d’affaires que les géants du Net gagnent en Suisse. Ça ne les fera pas fuir: impossible de délocaliser le chiffre d’affaires. Tant que la taxe est raisonnable, fournir les services reste plus profitable que de partir, mais ces entreprises contribueront au moins aux infrastructures qu’elles utilisent, comme les sociétés suisses le font.
Le fait que les GAFA ne paient pas assez d’impôt augmente les impôts des autres et crée une concurrence déloyale. Nous pourrons donc utiliser le produit de cette taxe pour renforcer la qualité de nos infrastructures, diminuer les charges des habitants de notre pays et investir pour notre futur. Le progrès, c’est bien, mais il doit profiter à tout le monde.
Samuel Bendahan