Tribune libre: "No culture, no future!"

Pour José Martinho, conseiller communal Le Centre, l'Etat et les acteurs culturels doivent entamer une phase renouvelée de pensée et d’action à la faveur de la pandémie.

Si le nouveau coronavirus a renvoyé chez eux artistes et autres professionnels du secteur culturel et créatif sans leur demander la permission, il convient néanmoins d’utiliser cette période incertaine pour préparer l’avenir. Plus qu’une réaction urgente à la peur et à l’imprévisible, il faut que le moment présent soit avant tout une fenêtre lumineuse d’opportunité pour l’Etat et les acteurs culturels d’entamer une phase renouvelée de pensée et d’action.

Pour ce faire, il est impératif que les autorités apportent une réponse rapide à cette pandémie, mais aussi commencent en parallèle de trouver une voie plus ambitieuse de valorisation effective des arts et de la culture, en renforçant la résilience du secteur et reconnaissant sa valeur au sein du tissu social. On ne peut pas tomber dans l’idée paradoxale de Lampedusa (dans Il Gattopardo) que tout doit changer pour que tout reste pareil. Comme déjà souligné, cette fois peut et doit donc servir avant tout à plus que «juste» réagir à un phénomène conjoncturel . Elle doit amener à repenser la culture en général, le rôle de l’Etat, son rapport à l’univers artistique, l’articulation avec les contextes éducatifs et les communes, la production législative sur les espaces performatifs, le public. Dans ce cadre, le thème du statut socioprofessionnel des artistes et autres professionnels des arts, du spectacle et de l’audiovisuel est absolument essentiel. Non seulement pour réguler, stabiliser et renforcer le secteur, mais aussi pour créer des mécanismes et des instruments leur permettant de réagir avec plus de cohérence, d’équité, d’adéquation, de robustesse et d’efficacité, même dans des situations telles que celle que nous vivons.