A l'avenue d'Ouchy, mon grand-père boulanger

Chaque semaine, Lausanne Cités en collaboration avec l’équipe du livre «Une journée à Lausanne» et les éditions Favre vous proposent deux photographies d’un même lieu à Lausanne, hier et aujourd’hui, accompagnées d’une anecdote y relative. Aujourd’hui, l’avenue d’Ouchy.

  • GEOFFREY COTTENCEAU

    GEOFFREY COTTENCEAU

Mes arrière-grands-parents, d’origine modeste, ont poussé leur fils aîné Charles à faire un apprentissage de boulanger. A cette époque, la profession de boulanger était un métier stable, il n’y avait pas de chômage dans cette branche professionnelle: tout le monde achetait du pain. Ainsi Charles s’est «exilé» en plaine à Neuchâtel, pour effectuer son apprentissage de boulanger. Son patron a vite compris que ce jeune apprenti était doué pour ce métier. Grâce à lui, mon grand-père a pu se spécialiser en chocolatier, puis en Maître confiseur et ensuite en traiteur.

Avec cette solide formation, chargé de médailles, de prix et de diplômes, mon grand-père est rentré à Couvet. Il a ouvert une boulangerie. Sur l’enseigne on pouvait lire «Boulangerie, chocolat et glaces maison chez maître confiseur». J’ai gardé son cahier de recettes qui est en très mauvais état, il date de 1910… Mon grand-père rêvait d’une très grande maison pour loger sa famille et le personnel du commerce avec un jardin, une boulangerie, une chocolaterie et un tea-room. Il trouva cette merveille à Lausanne. Il a vendu son précédent commerce pour acheter à M. Muller-Blanc un très grand tea-room à l’avenue d’Ouchy 3 à Lausanne. Ils se sont associés et ces deux amis ont commencé à régaler les Lausannois de leurs délicieuses créations culinaires.

Martine Desarzens, consultante socio-éducative, 2014.