A Bellevaux, les habitants ne veulent pas de la 5G!

RÉSEAU • Les habitants du quartier d’Entre-Bois ont eu connaissance d’une mise à l’enquête pour l’adaptation d’une antenne existante à la technologie 5G dans leur quartier. Ils s’y opposent.

Malgré l’avis de mise à l’enquête affiché au numéro 9 du Chemin d’Entre-Bois, c’est grâce à un flyer anonyme distribué dans les boîtes aux lettres que les habitants ont eu connaissance, début septembre, que Swisscom souhaitait adapter l’antenne de téléphonie mobile située à cette adresse en antenne compatible à la 5G. Les habitants ont demandé à en savoir plus sur cette nouvelle technologie et ses effets sur la santé, qui sont aujourd’hui largement débattus, et ont fait opposition.

Une séance d’information a donc été organisée par l’association de quartier, malgré des délais très courts. Pour cette conférence, qui a eu lieu le 7 septembre, elle a fait venir Olivier Bodenmann, ingénieur EPFL et spécialiste de l’électrosmog - autrement dit, le «brouillard» d’ondes électromagnétiques dans lequel nous baignons quotidiennement.

Des études manquantes

«De nombreuses personnes souffrent déjà de la quantité d’ondes auxquelles nous sommes soumis, et ceci même indépendamment de notre volonté», indique le spécialiste. Avec la 5G, le problème pourrait s’intensifier. «De nombreuses études pointent déjà les risques pour la santé des ondes électromagnétiques, pouvant aller de troubles du sommeil au développement de cancers. «Mais des études doivent être faites pour la 5G en particulier car le signal émis pourrait être plus fort, et différera en plusieurs points de celui de la 4G. Dans le cas des antennes adaptatives, les faisceaux dirigés directement vers l’utilisateur l’exposeront davantage aux rayonnements.»

«Expérimentation humaine»

En l’absence d’études qui prouvent clairement la non-dangerosité de la 5G, «cela revient à effectuer de l’expérimentation humaine», estime l’ingénieur. Si la question de la santé arrive en dernier point de l’opposition déposée par les habitants, c’est néanmoins le sujet qui inquiète le plus, notamment en raison de la proximité de l’antenne avec les habitations, l’école et les lieux de garde.

«Ce n’est pas le futur que je souhaite pour mes enfants. Nous avons vécu sans cela jusqu’à maintenant, la 3G et la 4G font bien assez de dégâts, et nous n’avons pas besoin de la 5G pour continuer à vivre», estime Malika, qui souffre déjà de migraines, et craint que l’exposition à la 5G n’empire les choses. Et le pouvoir communal est très limité en la matière. Il y a deux ans, la Municipalité de Lausanne répondait déjà à une interpellation concernant l’arrivée de la 5G et l’augmentation des ondes.

«Les dispositions légales ne donnent pas les moyens à la Municipalité d’éviter l’installation d’une antenne si celle-ci respecte l’ORNI (l’Ordonnance sur la protection contre le rayonnement non-ionisant) et qu’elle n’a pas d’impact significatif sur des bâtiments ou sites remarquables», peut-on lire dans sa réponse. Les valeurs limites d’émission d’une antenne en Suisse (6volts/mètre) sont strictes si on les compare aux pays voisins. Néanmoins, elles sont déjà trop élevées selon plusieurs études, et notamment selon la Résolution n°1815 du Conseil de l’Europe, qui recommande de la limiter à 0.2V/m.

Les habitants d’Entre-Bois ont déposé leur opposition collective le 9 septembre à la commune, assortie de cinquante signatures.