Le TF vient d’ouvrir la voie au futur tram Renens-Lausanne...
C’est une décision attendue, qui me satisfait. Je suis juste étonné que deux juges aient été opposés à la décision, car une majorité aurait abouti à remettre en question la pratique générale en termes d’autorisations publiques. On en aurait eu à chaque fois pour cinq ans de procédures de plus si toutes les mesures d’accompagnement de projets avaient dû faire l’objet de décisions différentes.
La rampe qui implique la destruction de la forêt du Flon n’était pas prévue à l’origine dans le projet de tram. Vous l’avez néanmoins soutenue...
Des simulations ont montré que sans la rampe on allait avoir des bouchons quotidiens de plusieurs heures, depuis le Pont Chauderon jusqu’à la gare CFF. La Municipalité a donc décidé la construction du barreau, qui répondait également aux dizaines d’oppositions des commerçants lausannois qui souhaitaient des mesures d’accompagnement.
Donc le compromis négocié était le bon!
Tout à fait, et je ne le regrette pas du tout... C’est le rôle d’un exécutif de tenir compte à la fois de l’ensemble des intérêts et de la faisabilité d’un projet.
Les commerçants qui ont voulu cette rampe sont aujourd’hui bien silencieux...
J’imagine que c’est parce qu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient, d’autant que la Municipalité a affirmé qu’elle veillerait à ce qu’il y ait pour eux le moins de nuisances possibles.
L’objectif affiché des recourants est de sauver à tout prix la fôret du Flon. L’écologiste que vous êtes ne lui prête-t-il aucune valeur?
Bien sûr qu’elle en a une, comme toute forêt, mais une compensation était prévue en replantant des arbres ailleurs.
Commerçant au Flon, et à la tête de l’association MyFlon, Toto Morand défenseur acharné de cette forêt entend maintenir le combat, malgré la décision du TF...
Toto Morand ne représente que lui-même. A l’origine, il s’est opposé d’abord au tram, puis il a voulu qu’il soit souterrain, avant de se focaliser sur la forêt, qui au début n’était qu’un argument parmi d’autres. Il a sa propre vision du Flon, qui voudrait que rien ne change, et fait preuve d’une opposition irréductible...
Pour certains Verts lausannois, le futur barreau ne servira à rien, le trafic automobile étant appelé à diminuer...
Eh bien on pourra tout simplemet le démonter dans ce cas-là. Mais attendons de voir si ce scénario se produit vraiment...
Dans le meilleur des cas, le tram ne verra le jour qu’à l’horizon 2025-2026, presque 20 ans après son lancement...
En Suisse, avec le système des recours multiples à 2 étages, sur les principes et sur leur mise en œuvre, des procédures administrativo-juridiques de 15 ans sont hélas de plus en plus courantes. Le vrai problème c’est que si des collectivités publiques peuvent gérer ce genre de délais, aucun investisseur privé ne pourra se le permettre.