Chaque Lausannois paye 480 francs par an pour les autres

FINANCES • Les Lausannois payent annuellement 65 millions de francs pour des prestations qui bénéficient à des non résidents. La Municipale Florence Germond entend faire avancer un dossier qui date... des années 70.

  • Culture et sécurité publique, les deux postes majeurs des coûts engendrés au profit des non résidents. En médaillon, la Municipale Florence Germond  | Verissimo

    Culture et sécurité publique, les deux postes majeurs des coûts engendrés au profit des non résidents. En médaillon, la Municipale Florence Germond | Verissimo

  • La Municipale Florence Germond.  | Verissimo

    La Municipale Florence Germond. | Verissimo

Lausannois des villes? Lausannois des champs? Y aurait-il donc deux catégories de Lausannois, ceux qui y vivent, payent des impôts communaux et les autres, qui faute d’y résider bénéficient de ses prestations?

Publiée il y a deux semaines, une étude de la Conférence des directeurs des finances des villes montre que les centres urbains suisses assument des charges financières importantes pour des prestations délivrées à des non résidents.

Et Lausanne n’échappe pas à ce constat. Chaque lausannois paye en effet 480 francs par an pour les autres. Ce qui à l’échelle du budget communal représente la coquette somme de 65 millions de francs annuels, soit plus d’un milliard de francs en huit ans. Une somme considérable qui pour la Ville représente un manque à gagner incontestable.

Lourd pour les finances

«Cette situation est bien évidemment très lourde pour les finances lausannoises, particulièrement en cette période budgétaire compliquée, explique Florence Germond, la Municipale en charge des finances. L’étude mentionnée date de 2015, mais vu qu’il n’y a pas eu de changement majeur dans la répartition des charges étudiées, ni dans les calculs de la péréquation, ce montant est vraisemblablement constant».

Alors voilà, à quelles fonctions sont attribués ces 65 millions de francs annuels payés par le contribuable lausannois? «La culture est concernée au premier chef, répond la magistrate, mais la sécurité publique représente également une part très importante de ces coûts». Un constat peu étonnant au vu du statut de centre urbain et de capitale politique, administrative et culturelle du canton.

Négociations

Au vu du manque à gagner considérable pour les finances communales, la Ville entend bien réagir et inscrire la question à l’agenda de ses discussions avec aussi bien le Canton, que ses partenaires de l’agglomération lausannoise, dont les habitants bénéficient au premier chef des prestations de Lausanne.

«Il serait bon aujourd’hui que cette thématique avance enfin alors que dans d’autres cantons, à Berne par exemple, des solutions équitables en matière de couvertures des charges de centre ont été trouvées, espère Florence Germond. Il en va de l’intérêt général de toute une région pour garantir son attractivité. Nous avons donc transmis les résultats de notre étude à nos partenaires et nous allons nous appuyer dans les prochains dossiers sur ces éléments pour les négociations, je pense en particulier à la facture policière ou culturelle.»

La solution au problème n’est donc pas pour le court terme, alors même que la question date d’il y a bien longtemps. Dans les années 70, Jean-Pascal Delamuraz, alors conseiller communal, était déjà intervenu sur cette thématique.