Et si, en nos terres romandes et lausannoise en particulier, se préparait un petit succès à la «Casa de Papel», cette série espagnole d’abord confidentielle et qui a par la suite connu un succès planétaire, au point même d’être rachetée par Netflix?
Une équipe de jeunes Romands avec à sa tête le Morgien Noam Yaron, 22 ans, youtubeur bien connu, y croit et s’est lancé le défi de produire et réaliser, en collaboration avec la production lausannoise Altamont, une série romande intitulée «The Clue», structurée en 8 épisodes.
«Jamais un projet de cette envergure n’a été tenté en Suisse, s’enthousiasme Noam Yaron. L’un de nos objectifs est de mettre en avant les talents romands, car il y en a beaucoup, tout en s’inspirant des standards internationaux des séries».
L’idée de ce projet est née aux Etats-Unis, à la fin d’un séjour professionnel du jeune Morgien parti là bas pour un casting, couronné au final par, excusez du peu, un «Award» dans la catégorie comédie. «J’aurais bien voulu poursuivre à Los Angeles, raconte-t-il. Seulement, obtenir un visa professionnel est très compliqué. C’est comme ça que je me suis dit: c’est tout de même triste de devoir partir pour réussir. Et si on faisait plutôt quelque chose chez nous?».
Intrigue policière
L’intrigue de The Clue a de quoi inspirer les amateurs de séries les plus avertis: le soir du nouvel-an, se rendant à leurs fêtes respectives, sept adolescents qui ne se connaissent pas doivent trouver refuge à l’approche d’une tempête de neige. Il est 22h30, le groupe se met à l’abri dans un manoir vide, le vieux Manoir de Monthey en l’occurrence. Malgré les circonstances, un réveillon est improvisé dans ce lieu majestueux et atypique. Le moment de trinquer arrive quand soudain, l’un d’eux s’étouffe et décède subitement. Coincés par la tempête et coupés de tout contact avec l’extérieur, les 6 rescapés se lancent alors dans une enquête pleine de rebondissements qui les mènera vers de macabres découvertes et peut-être, au coupable...
Reste le nerf de la guerre. Pour démarrer et assurer tout le travail de préproduction de la série, il faut de l’argent, environ 50’000 francs. A cet effet, un crowdfunding a été lancé le 8 mars dernier sur internet, via la plate-forme kickstarter. En trois semaines, 33’000 francs ont été récoltés, un record suisse pour une collecte de fonds sur cette plate-forme en catégorie «cinéma». «La bande-annonce de la série est très partagée sur les réseaux sociaux et l’engouement du public est incroyable, se réjouit Noam Yaron. Nous sommes dans la dernière ligne droite et il nous reste jusqu’à ce vendredi 5 avril pour boucler la somme».
Originalité: les participants à la collecte de fonds pourront participer directement à la conception de la série, soit pour les plus chanceux en intégrant directement le casting, soit en choisissant des éléments de décor, ou même le nom des personnages.
Charaf Abdessemed