Débâcle de Beaulieu: la saga judiciaire continue

JUSTICE • Nouvel épisode dans le cadre de l’enquête pénale concernant la Fondation de Beaulieu. Son Conseil de Fondation a déposé un recours suite à l’ordonnance de classement rendue par le procureur en charge du dossier. Il demande que l’enquête entreprise soit approfondie, avec la prise en considération d’éléments à ses yeux écartés ou insuffisamment explorés à ce jour.

  • Beaulieu reste dans la tourmente . DR

    Beaulieu reste dans la tourmente . DR

Bref rappel des faits. En décembre 2017, la gestion de la Fondation de Beaulieu fait l’objet d’une plainte pénale. Sur la base d’un audit commandité par la Ville et le Canton, son secrétaire général, Marc Porchet, est licencié avec effet immédiat. Il est accusé d’avoir attribué des mandats sans appels d’offres à ses proches, mis en place un système de gestion opaque et d’avoir procédé à des «surfacturations» illicites.

Marc Porchet blanchi

L’ex-secrétaire général rejette ces accusations en bloc et se dit alors «choqué et blessé par le lynchage public dont il a fait l’objet». Il rappelle que les années qui ont précédé cette mise en accusation, le Conseil de Fondation avait décidé de lui confier, ainsi qu’à ses mandataires, une multitude de tâches et de fonctions assumées précédemment par une société anonyme qui comptait des dizaines d’employés. Ces activités ont dû être le plus souvent assumées dans l’urgence pour assurer les nombreux besoins d’évolution et d’utilisation du site de Beaulieu.

L’affaire fait grand bruit et de nombreux observateurs estiment alors qu’il est impossible qu’un seul homme, en l’occurence Marc Porchet, puisse être tenu pour responsable des maux qui frappent Beaulieu. Après 18 mois d’enquête, le procureur en charge du dossier arrive à la même conclusion. Le 11 juillet dernier, on apprend qu’il a blanchi l’ex-secrétaire général de l’enquête pénale dirigée contre lui et le libère des charges de gestion déloyale et faux dans les titres pesant contre lui. Son ordonnance accable le conseil de fondation dans son ensemble.

D’où le recours que celui-ci vient de déposer. Il estime en effet que l’enquête du procureur est incomplète, qu’elle a été bouclée excessivement rapidement, avec notamment «des actes qui n’ont matériellement pas pu être soumis à la Fondation pour qu’elle formule ses observations, en raison d’un délai trop court». Le Conseil considère également que certains aspects de l’enquête ont été laissés de côté, notamment des soupçons de double facturation. En outre, des demandes d’audition de personnes clés pour la bonne compréhension de la situation de Beaulieu, à commencer par celle de son nouveau directeur, ont été refusées pour des motifs jugés non fondés.

Ces motifs justifient un recours qui doit permettre de mener l’instruction judiciaire à son terme, de façon complète, en prenant en considération l’ensemble des faits mis en cause. Le Conseil de Fondation espère que ses arguments seront entendus par la justice et que celle-ci pourra, sur cette base, prendre une détermination en toute connaissance de cause.

La saga judiciaire va donc se poursuivre, mais si l’innocence de Marc Porchet est confirmée, l’heure des comptes risque de sonner pour beaucoup!