Dix. C’est le nombre de quartiers actuellement en cours de construction, ou en passe de l’être, à Crissier. Cette densification, elle est aujourd’hui qualifiée d’excessive par une centaine d’habitants de la commune qui feront opposition à la mise à l’enquête du futur quartier des Uttins, durant la deuxième moitié du mois d’avril.
Plusieurs griefs
«La zone dévolue aux Uttins fait partie d’un quartier de faible densité, qui comprend principalement des villas. Je trouve que ce nouveau quartier n’a rien à faire là. On veut nous imposer 10 immeubles de 3 ou 4 étages sur rez-de-chaussée». Pour Martin Senn, riverain du futur quartier des Uttins et ancien président de la Commission des finances, le projet des Uttins présente plusieurs griefs, à commencer par la hauteur et la densité des habitations. Selon le programme prévu, le quartier accueillera 260 nouveaux habitants et 40 emplois.
«Je ne les trouve pas corrects parce que je leur dit que nous allons organiser une séance d’information en avril, et ils prennent contact avec toute la presse.» La lassitude se ressent un peu dans la voix du syndic Stéphane Rezso. «Nous avons travaillé avec le Canton, avec des bureaux d’architectes et nous avons choisi la variante la plus équilibrée. Le PALM (Projet d’agglomération Lausanne-Morges), dont Crissier fait partie, nous impose certains objectifs. »
Pas un site stratégique
Le problème, selon Martin Senn, c’est qu’il n’y a aucune raison que le quartier des Uttins soit si dense alors qu’il ne fait pas partie des sites stratégiques définis par le PALM. « Nous avons tenté d’obtenir un redimensionnement du projet, mais les autorités ne sont pas même pas entrées en matière », regrette-t-il. Pour Stéphane Rezso en revanche, l’indice d’utilisation du sol fixée par le PALM est une valeur cible à viser pour toutes les constructions. « De plus, la parcelle des Uttins appartenant également au Canton, nous devons être exemplaires.»
Du pain béni
Etre exemplaires, surtout pour un terrain qui semble être du pain béni pour tout le monde. En effet, le Canton a décidé de céder une partie de ce terrain aux Retraites Populaires «dans le cadre de la recapitalisation de la Caisse de pensions de l’Etat de Vaud (CPEV)», peut-on lire sur un document des Retraites Populaires, la gérante immobilière de la CPEV. D’autre part, un partenariat est instauré avec la commune de Crissier et les propriétaires privés sous le régime du droit de superficie. Chaque acteur trouve donc son compte dans ce futur quartier.
Bien sûr, Martin Senn n’est pas dupe à ce sujet. « Mais j’espère que l’on pourra avoir un dialogue avec les autorités, les architectes et les Retraites Populaires pour que cela reste acceptable pour tout le monde.» A suivre…