«En 2021, le chiffre d’affaires des commerces est en hausse de 10%»

COMMERCE • Entré en fonction cet été, le nouveau secrétaire général de la Société coopérative des commerçants lausannois (SCCL), Alain Chappuis, fait preuve d’optimisme. Il estime que les enseignes de proximité ont une belle carte à jouer dans un contexte de reprise économique.

  • Alain Chappuis en est convaincu, les Lausannois sont attachés à leurs commerces. VERISSIMO

    Alain Chappuis en est convaincu, les Lausannois sont attachés à leurs commerces. VERISSIMO

Lausanne Cités: Les remboursements des prêts Covid ont débuté, les aides financières et les RHT seront bientôt coupées, doit-on s’attendre à des faillites en cascade?
Alain Chappuis:
Je ne le pense pas. En tout cas, ce n’est pas ce que nous constatons actuellement. Il est vrai cependant qu’il faudra attendre 2022 ou 2023 pour le verdict final de la pandémie. Quand l’économie ne sera plus sous perfusion, nous pourrons mesurer l’étendue des dégâts. L’enjeu est de taille car, je le rappelle, il existe environ 1200 commerces à Lausanne qui emploient 7000 personnes. Economiquement leur poids est essentiel. En 2020, le chiffre d’affaires des commerçants lausannois a baissé de 15 à 20%, il est en hausse de 10% cette année, mais la situation reste très tendue.

La suppression des places de parc en ville est souvent pointée du doigt par les commerçants, vous partagez leur colère?
Je tiens d’abord à rappeler que le trafic de transit, des personnes qui traversent la ville sans s’arrêter, n’est pas utile aux commerçants. Par contre, il est important de maintenir des places de parc en ville. L’année 2022 s’annonce difficile avec la fermeture du Grand-Pont et les travaux de la gare. D’autant que la circulation n’est pas seulement importante pour les clients, mais aussi pour les fournisseurs qui doivent approvisionner les commerces. Il est donc essentiel de penser à des parkings peu onéreux en périphérie et des lignes de bus performantes. Faute de quoi l’attractivité de l’hypercentre risque de chuter.

La pandémie a accentué la digitalisation des achats, les commerçants lausannois ont-ils conscience qu’ils doivent se réinventer?
Sans hésitation, je peux vous assurer que la pandémie a été un électrochoc pour beaucoup de commerçants. Ils ont tous compris qu’ils devaient désormais imaginer une plateforme en ligne en cas de nouvelles fermetures. Ce n’est plus un luxe, mais c’est un réflexe vital. D’autant que les habitudes de consommation ont clairement évolué depuis le mois de mars de l’année dernière, il est essentiel de s’y adapter.

Votre point de vue sur la généralisation du pass sanitaire, vous seriez opposé à son introduction pour se rendre dans une boutique?
Oui, car ce serait extrêmement compliqué à mettre en place. Mais, très sincèrement, je ne pense pas qu’une telle proposition sera faite par le Conseil fédéral. D’autant que la pandémie semble globalement sous contrôle.

Dans dix ans, il y aura encore des fromagers, des boulangers artisanaux et des poissonniers à Lausanne? Ou le centre-ville sera-t-il uniquement occupé par les grandes enseignes, les lunettiers et les magasins de vélo?
Bien entendu! Les Lausannois sont attachés à leurs commerces locaux. J’en veux pour preuve le succès de notre concept d’économie collaborative Enjoy Lausanne qui connaît une croissance continue depuis son lancement. En 2021, il a réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 million de francs, c’est une véritable réussite.