Entre Folle Brise et la Muni, la tempête se calme

OUCHY • Menacé par un système baroque de location de bateaux, le club de navigation vient de trouver un compromis avec la Municipalité.

  •  Pierre Demont, président du club Folle Brise. ca

    Pierre Demont, président du club Folle Brise. ca

C’est une affaire qui traîne en longueur depuis des années et qui pourrait enfin trouver son épilogue très bientôt. Car entre la Municipalité et le Club de navigation Folle Brise, l’humeur était plutôt à la tempête.

Pour Folle Brise, tout a commencé il y a une dizaine d’années, à la réception d’un courrier envoyé par le Municipal de l’époque, Marc Vuilleumier. «La Municipalité nous sommait de mettre fin à nos activités “non réglementaires”, faute de quoi elle entamerait une procédure de retrait des places d’amarrage aux bateaux gérés par le club», rappelle Pierre Demont, actuel président de la Folle Brise.

En cause, le fonctionnement un peu particulier de ce club qui mettait à disposition de ses membres une flotte d’une dizaine de navires amarrés au port d’Ouchy et appartenant à des... privés.

Et c’est là que le bât blessait. A Ouchy, les places sont rares et très chères. Et les personnes qui détiennent des bateaux sans les utiliser elles-mêmes les monopolisent indûment, empêchant un tournus normal par le biais du recours au Club Folle Brise.

En 2011, l’affaire avait même pris un tour ouvertement politique puisque le Conseiller communal Mathieu Blanc s’en était ému, apportant un soutien indirect au club, dans un postulat demandant à la Ville de préserver le principe du «boat sharing», une solution qui «présent(ait) de nombreux avantages».

Un postulat auquel la Municipalité vient de répondre sèchement expliquant entre autres, que «la pratique déployée par le Club Folle Brise (...) ne peut s’inscrire dans le contexte réglementaire lausannois».

Appel d’offres

Et pourtant! Malgré cette fermeté affichée et assumée, un compromis semble enfin se dessiner, laissant présager d’une issue heureuse à cette situation de blocage, suite à une rencontre, au début du mois de février, entre le président du Club et le Municipal en charge du dossier, Pierre-Antoine Hildbrand.

«J’ai démontré à M. Hildbrand que nous n’avons désormais que des propriétaires qui naviguent vraiment, explique Pierre Demont qui affirme avoir mis fin aux activités des moutons noirs. Et je me réjouis vraiment du compromis qui se dessine et qui va nous offrir une vraie reconnaissance».

Concrètement, et pour se conformer à la réglementation, Folle Brise fera l’acquisition formelle des navires qu’il utilise, en outre en les immatriculant comme bateaux de location. En contre partie, le Club participera à l’appel d’offres ouvert par la Municipalité pour l’attribution des places d’amarrages du port d’Ouchy, une démarche dont l’issue n’inquiète pas du tout le Municipal Hildbrand.

«Non seulement je me réjouis que Folle Brise participe à cet appel d’offres, mais il y a une très forte probabilité qu’ils le gagnent, au vu de leurs conditions d’exploitation, avec lesquelles il sera difficile de rivaliser». Et de conclure: «Je me réjouis de cette solution qui permettra à la fois de préserver les activités du club, tout en respectant les règles légales d’amarrage des bateaux».