Giliane Bussy: vive et tourbillonnante!

PORTRAIT • A la fin de l’année dernière, la jeune comédienne Giliane Bussy mettait fin à plus d’une centaine de représentations de la pièce «Painting Luther» qui a connu un grand succès. La voici à nouveau sur scène pour interpréter le rôle d’une femme battue. Portrait d’une jeune comédienne talentueuse et hyperactive.

Le rendez-vous a été fixé à 14h30 dans un resto, sous gare, à Lausanne. A l’heure pile, Giliane Bussy est là, sourire aux lèvres, le regard pétillant, pleine d’énergie. L’image que j’en avais gardée. Je l’avais rencontrée quelques semaines plus tôt à l’Espace culturel des Terreaux, au terme d’un spectacle où elle campait le rôle de Giulietta, une jeune femme qui vit en copiant les grandes œuvres des peintres italiens et se trouve, un beau jour, confrontée à Martin Luther en personne qui sort de son tableau. Vive, alerte, tourbillonnante. «Le théâtre, je l’aime quand il est synonyme d’engagement», m’avait-elle alors dit. Elle va en donner une nouvelle fois la preuve ce jeudi 15 février, ainsi que le dimanche 18, interprétant cette fois le rôle d’une femme confrontée à la violence conjugale, à nouveau sur les planches des Terreaux, dans le cadre du spectacle «Le Blues de la tortue.»

Comme une évidence

Sauter d’un rôle à l’autre n’est pas un problème pour cette jeune comédienne - elle a 26 ans - qui est tombée très tôt dans la marmite du théâtre. A l’âge de 10 ans, elle commence ainsi des cours d’improvisation au sein de son école, à Prilly. Puis elle intègre différentes équipes au sein de l’Association Vaudoise des Ligues d’Impro (AVL). «Pour moi, faire de la scène est devenu très vite comme une évidence», se plait-elle à répéter. Une évidence que personne ne lui a jamais contestée. En tous cas pas ses parents, profs tous deux, qui ont simplement exigé que leurs quatre enfants - Giliane est la cadette - choisissent chacun une activité et jouent d’un instrument. Pour elle, ce sera le saxo, quand elle n’improvise pas... bien entendu!

Parallèlement à ses études gymnasiales, elle entame ensuite des cours de théâtre aux ateliers de la Madeleine puis, son bac en poche, décide de «monter» à Paris. «Je ne connaissais personne. Je suis partie seule, mon baluchon sur le dos.» Elle déniche un appartement minuscule à deux pas de l’Odéon. Durant la journée, elle suit les cours de l’école Charles Dullin. Le soir et le week-end, elle s’ennuie. Un peu, beaucoup, passionnément. «J’étais en pleine crise de confiance. J’ai eu du mal à entrer en contact avec les Parisiens que j’ai trouvés très froids.» Anecdote: «Un soir, j’ai fait tous les bars du quartier pour tenter de nouer le dialogue avec quelqu’un. Sans succès. Mais j’ai aimé Paris. J’ai appris à y gérer ma solitude.»

D’autres passions

De retour en Suisse, en 2011, elle entre à l’école de théâtre des Teintureries, à Lausanne. Elle en ressort diplômée en 2014. Puis elle se marie, avec Séverin, jeune comédien, tout comme elle. Le jeune couple vient de s’installer à Crissier.

Depuis son entrée dans le monde professionnel, Giliane Bussy a eu l’occasion de jouer dans plusieurs pièces, de mettre en scène ou encore d’écrire des pièces de théâtre. Elle anime et enseigne. Elle est aussi conteuse, notamment pour la Lanterne Magique et pour la compagnie Les Ginettes qu’elle a créée. «Mon autre passion avec le théâtre, ce sont les enfants. Quoi de mieux que les contes pour aller à leur rencontre.»

Ce jeudi et dimanche, cette hyperactive sera donc une nouvelle fois sur scène, sautant allègrement et avec talent, d’une occupation à l’autre. «Je n’aurai jamais assez de vies pour vivre toutes les vies que je souhaiterais. Mais je me sens libre et cela, c’est le principal!», dit-elle avec un large sourire. Avant qu’on ne se quitte.

Le Blues de la tortue - Espace culturel des Terreaux, jeudi 15 et dimanche 18 février

www.terreaux.org