Jardins de Prélaz: les habitants s’impatientent

VIE DE QUARTIER • Après une dernière rencontre datant de juin, et sans nouvelles depuis, des habitants de Prélaz-Valency se sentent oubliés. Leur préoccupation: le réaménagement de la place du quartier, qu’ils attendent depuis deux ans.

  • Gérald Progin, habitant, Camille Bernath, animatrice socioculturelle et Lucie, habitante, tous trois membres du Collectif des Jardins de Prélaz. MISSON

    Gérald Progin, habitant, Camille Bernath, animatrice socioculturelle et Lucie, habitante, tous trois membres du Collectif des Jardins de Prélaz. MISSON

L’impatience règne dans les rues à Prélaz. Deux ans après la fin du contrat de quartier dans leur secteur, le réaménagement de la place jouxtant l’avenue de Morges et de son toit n’a toujours pas commencé. Les habitants se sentent oubliés. «Beaucoup de monde a investi du temps et de la réflexion concernant ces places, et nous avons l’impression que cet engagement n’est pas valorisé», regrette Camille Bernath, animatrice socioculturelle au Centre de Prélaz-Valency et membre du Collectif des Jardins de Prélaz. Elle poursuit: «Nous trouvons contre-productif de prôner la participation citoyenne alors que les projets ne suivent pas une fois l’étape de réflexion terminée.»

Le silence complet

Aujourd’hui, les membres du Collectif attendent qu’on les informe, à minima, de la tournure des événements. «Depuis le mois de juin, nous ne savons rien de l’avancement des discussions. Nous avons envoyé un e-mail début septembre pour demander des nouvelles, mais c’est le silence total», indique Lucie, habitante et membre du Collectif. Qui renchérit: «Il y a une attente réelle. Il y a de plus en plus d’enfants, et peu d’espaces pour eux.»

En effet, en juin dernier, les habitants avaient été conviés par les quatre gérances des immeubles des Jardins de Prélaz et par la Ville de Lausanne afin de prendre connaissance de deux variantes de projet. Après cette rencontre, le Collectif avait informé la Ville de ses préférences, tout en relevant un certain nombre de points qui lui semblaient en inadéquation avec l’idée initiale du projet. «Les habitants avaient pensé à des places intergénérationnelles, des lieux qui laissent place à la convivialité et à la rencontre», explique Gérald Progin, habitant du quartier. Là, on nous propose quelques jeux pour enfants, ainsi que des installations de type street workout - même si elles étaient plébiscitées par les habitants - sur le toit. Mais comparé à ce que nous avions imaginé, cela laisse peu de place à l’intergénérationnel, et cible trop certaines tranches d’utilisateurs.»

En septembre 2020, le Collectif des Jardins de Prélaz avait déposé une pétition munie de 420 signatures demandant aux propriétaires et à la Ville de trouver un accord pour l’aménagement de ces places, très attendues. Car le nœud du problème était là: un désaccord au sujet de qui devait payer les travaux et était responsable de l’entretien.

Accord en discussion

Le terrain étant privé, la Ville avait indiqué ne pas pouvoir entrer en matière sur un financement. Aujourd’hui, il semblerait que les choses aient changé: «Une clé de répartition est en discussion afin que ces aménagements puissent se faire, même si l’arrangement n’est pas encore défini, indique Andrea Faucherre, adjointe de la cheffe du Service du logement et gérances.»

Concernant les travaux, qui étaient annoncés pour septembre, et au sujet desquels les habitants s’interrogeaient, Andrea Faucherre indique que «les propriétaires ont reporté les travaux pour pouvoir tenir compte des propositions du Collectif après la séance de juin.» Après une nouvelle discussion entre les propriétaires, le bureau d’architectes et la Ville début octobre, une offre actualisée a été demandée à l’Atelier du Paysage pour début 2022. Les travaux devraient commencer au printemps de l’année prochaine. Espérons que cette fois-ci sera la bonne.