Jeunes sans formation: un bide lausannois!

FORMATION • A Lausanne, 1 jeune sur 5 n’a aucun diplôme, deux fois plus que la moyenne suisse. Une problématique complexe à laquelle la Ville tente de remédier.

C’est un triste score dont Lausanne se serait bien passé. En janvier dernier en effet, l’Office fédéral de la statistique rendait publics, pour la première fois, les taux suisses de première certification du degré secondaire pour les jeunes de moins de 25 ans. En langage plus clair, ces taux renvoient au nombre de jeunes de 25 ans qui ne disposent... d’aucun diplôme. «Cet indicateur présente le pourcentage de jeunes issus de l’école obligatoire qui obtiennent un certificat du degré secondaire II en Suisse, peut-on lire sur le site de l’Office fédéral des statistiques. Il se réfère donc aux résultats du système de formation et constitue un indicateur de son efficacité».

A cette aune-là, Lausanne va mal. Dans notre ville, 80% des jeunes de 25 ans ont obtenu une maturité, un CFC ou une formation reconnue. En creux, cela indique donc que 20% n’ont rien, soit le double de la moyenne suisse, et avec l’ouest-lausannois, l’un des pires taux de Suisse.

«Cette étude est une photographie de la situation en 2015, constate David Payot, le municipal lausannois en charge de la jeunesse. Ces résultats rejoignent ceux d’autres études qui montrent en effet que les jeunes Lausannois entrent moins en apprentissage que les autres et rejoignent plus que les autres les filières de transition. Et on sait que l’absence de formation inclut un risque accru de chômage et de pauvreté.»

Ville-centre

Plusieurs facteurs concourent à expliquer ce chiffre. Lausanne est une ville-centre et à ce titre attire toutes les personnes ayant des difficultés d’insertion sociale et qui recherchent les avantages de la ville, soit pour son anonymat soit surtout pour les possibilités d’emploi et de réinsertion qu’elle leur offre. L’autre élément est que le chef-lieu du canton compte une plus forte proportion de population étrangère, dont le parcours de formation est incomplet surtout pour les primo-arrivants.

Pour faire face à ce problème, la Ville s’est engagée dans des projets visant à améliorer la réinsertion des jeunes. «Nous sommes ainsi une des villes pionnières à avoir créé une unité commune entre le Centre social régional et l’Office Régional de Placement et destinée à prendre en charge les jeunes sans emploi et sans chômage, détaille David Payot. Des projets du type Paysages éducatifs (Un projet dans le quartier de Grand-Vennes, visant une meilleure intégration scolaire, sociale et, professionnelle des enfants et adolescents, ndlr), participent également de ce type de démarche».

Seulement voilà: l’insertion professionnelle des jeunes sans formation est à l’intersection de divers secteurs, incluant la formation, le social et le chômage et donc impliquant divers acteurs, à l’échelon communal et cantonal.

«C’est là l’essentiel, conclut David Payot. Beaucoup d’acteurs sont interpellés par cette situation et il est important que nous puissions nous concerter et travailler ensemble pour y remédier».