Carmine Pirazzo n’est pas habitué aux bras de fer avec les autorités. Mais quand il a appris, un peu par hasard en discutant avec des voisins, que la piscine de Montchoisi allait rester fermée durant l’été 2022, son sang n’a fait qu’un tour. «Tout le quartier y est particulièrement attaché, il y a quelque chose de sentimental. Ce qui m’a surtout énervé, c’est que les habitants n’ont pas reçu la moindre information à ce sujet. Nous avons dû aller les chercher auprès de la Municipalité.» Sans trop réfléchir, il décide de lancer une pétition. Cette dernière récolte plus de 260 signatures en seulement quelques jours.
Dans son combat, Carmine Pirazzo a été rejoint par sa femme, Mylène de Vincenzo, et des dizaines d’habitants du quartier. Ainsi que par la conseillère communale PLR Françoise Piron: «Je vis aussi à proximité de la piscine et je suis sincèrement fâchée par cette décision qui discrimine notamment les personnes âgées, très friandes des bassins de Montchoisi, surtout durant les chaudes journées estivales. Notre souhait est que les travaux prévus de mars à septembre soient réalisés durant la saison hivernale pour que la piscine reste ouverte l’été prochain, la patinoire concerne moins d’habitants. Et la Ville pourrait très bien construire une patinoire éphémère et réaliser les rénovations durant l’hiver comme ce fut le cas à Bellerive!»
Rempart aux canicules
Ces rénovations prévoient notamment le remplacement complet du système de traitement de l’eau des bassins, le changement du tableau de commande, la réfection des plages et le réaménagement du local de stockage des produits chimiques. Un lifting que Vincent Rossi ne conteste pas. Cet ancien conseiller communal Vert et usager de la piscine déplore uniquement le manque de volonté visant à trouver des solutions alternatives: «Il est possible de faire ces travaux quand il fait froid, j’en suis convaincu. En tant que scientifique de l’environnement, je trouve déplorable de fermer un point d’eau alors que les canicules se multiplient année après année. A Montchoisi, la population peut justement venir se rafraîchir dans une ambiance conviviale. Cette piscine est vitale d’un point de vue sanitaire!»
Options étudiées
Face à cette vague de contestations, qu’elle dit comprendre, Emilie Moeschler, municipale en charge des sports et de la cohésion sociale, persiste et signe: «Nous avons déjà reporté ces travaux d’une année pour que chacune et chacun puisse profiter de la piscine après le semi-confinement en 2020. Et nous avons étudié toutes les options et retourné le problème dans tous les sens. Les travaux nécessitent de démolir entièrement les plages autour des bassins. Il n’est dès lors pas possible de «saucissonner» ce chantier. Ensuite, couler du béton en hiver n’est pas indiqué. Et j’insiste aussi sur le fait que, contrairement à ce qui a été dit à certaines occasions, il n’a jamais été question de fermer définitivement la piscine; il s’agit d’une fermeture d’une saison pour permettre la tenue de travaux indispensables.»
Et de conclure: «Lausanne et ses proches environs comptent pas moins de douze piscines. Presque un record en Suisse. Et celle de Pully se trouve à dix minutes porte à porte en transport public. A cette offre, il faut encore ajouter les plages et les plateformes ouvertes à Ouchy et la Jetée de la compagnie. Des alternatives à Montchoisi existent donc, à proximité.»