La police lausannoise bafoue-t-elle la liberté de la presse?

Durant l'action de blocage organisée par Extinction Rebellion, la police a tenté d’empêcher un photographe de prendre des clichés, provoquant la colère des militants et une arrestation musclée.

  • Depuis quelques mois, Extinction Rebellion multiplie les actions  à Lausanne. DR

    Depuis quelques mois, Extinction Rebellion multiplie les actions à Lausanne. DR

MANIFESTATION • L’évènement s’est passé vendredi dernier au centre ville dans le cadre d’une nouvelle action de blocage organisée par Extinction Rebellion. Durant celle-ci, la police a tenté d’empêcher un photographe de prendre des clichés, provoquant la colère des militants et une arrestation musclée. Selon notre confrère Le Courrier, qui relate l’affaire et en diffuse une vidéo éloquente sur son site, le photographe, qui faisait juste son travail et a attesté de son état d’homme de presse, est empêché de le faire par une policière qui l’enjoint à quitter les lieux, mettant la main sur son objectif et en s’interposant entre lui et la scène qu’il entendait photographier. Une intervention qui fait, notamment, réagir un jeune activiste présent qui dénonce cet état de fait, mais ne fait preuve d’aucune violence, avant d’être embarqué sans ménagement par les forces de l’ordre.

L’avocat et ancien député Jean-Michel Dolivo, contacté par Le Courrier, juge, sur la base de la vidéo, que l’action contre le photographe qui se situe sur le domaine public et ne semble pas gêner l’opération policière en cours, «est une entrave claire à la liberté de la presse» et celle menée contre le militant qui est intervenu «une atteinte disproportionnée au but poursuivi qui est celui de contrôle d’identité», cette dernière pouvant faire l’objet d’une enquête administrative, voire d’une dénonciation pénale.

La police de Lausanne refuse pour sa part de commenter ces événements. Mais l’affaire rebondit maintenant au niveau politique. Les Verts lausannois se disent surpris de l’attitude de certains membres de la police ce samedi 14 décembre dernier et fustigent «des actes, difficilement explicables, qui posent à nouveau la question des limites de l’action policière». Ils attendent dès lors «une prise de position claire et critique de la Municipalité face à ces débordements╗» qui, écrivent-ils, «ne sauraient se reproduire».