Certes, la place n’a qu’une année, mais il est pourtant déjà assez aisé pour les habitants de quartier de tirer un premier bilan de leur nouveau quartier. Il s’avère peu positif. En s’y baladant, on y croise de très nombreux pendulaires et passants mais, il est vrai, très peu de citadins qui prennent plaisir à se rencontrer ou se détendre. Pourtant, il s’agissait bien de l’une des promesses faites lors de la rénovation.
Des bus à la pelle
«Il est malheureusement encore un peu tôt pour dresser un véritable bilan des aménagements qui y ont été réalisés. Nous procéderons prochainement à une analyse détaillée du fonctionnement de la place de la Sallaz nouvelle version, par exemple par le biais d’un sondage des riverains et usagers», avertit d’emblée la conseillère municipale en charge de la mobilité Florence Germond.
«Le problème de fond est que nous avons une ligne de bus qui traverse toutes les 5 ou 10 minutes la place. C’est plutôt inquiétant, notamment pour les jeunes parents par exemple. Il y aurait eu moyen de faire passer le bus de l’autre côté de la rue et d’éviter cela», détaille pour sa part Johann Pain, élu Ensemble à Gauche au Conseil communal et habitant du quartier. Au sud un parking, au nord une vaste zone de rencontre entre livreurs, bus et piétons. «Nous n’avons pas une place mais une gare routière», s’exclame l’un des habitants de quartier. Un choix d’autant plus étrange que le bus 6 n’a pas son terminus à cet arrêt. Il pourrait donc tout à fait transiter sans faire un tour du lieu et du très imposant arrêt de bus, une géante pièce d’architecture.
Ambiance morte
Sur cette place, été comme hiver, des commerces attractifs et des terrasses agréables permettraient naturellement d’amener un peu de vie. «On espère encore l’arrivée d’autres commerçants. Il est vrai que l’offre n’est pas tout à fait suffisante pour les habitants du quartier. Parallèlement, nous souffrons de l’arrivée d’acteurs industriels qui ont une offre similaire à la nôtre. Il me semble important qu’il y ait maintenant une plus grande diversité de commerçants. Il faut qu’ils croient dans le potentiel de la Sallaz pour amener un côté moderne», explique le chocolatier Nicolas Noz propriétaire de la chocolaterie Nessi, installée sur la place depuis de nombreuses années.
Un manque d’offre que la Municipale Florence Germond a également identifié: «Nous saluons la présence des nouveaux commerces au niveau du centre de la place. Un des commerces hébergera d’ailleurs prochainement un vélo-cargo que tout un chacun pourra louer à partir de la plateforme carvélo2go». Affaire à suivre donc, même si ce n’est pas certain qu’un loueur de vélo suffise à rassembler les Lausannois.