La Ville veut relancer le commerce lausannois

COMMERCE • La Municipalité vient de dévoiler son plan d’action afin de redynamiser le commerce local, en grande perte de vitesse. La tâche s’annonce ardue.

  • Le municipal Pierre-Antoine Hildbrand dévoile en conférence de presse les mesures prises par la Ville pour dynamiser le commerce. dr

    Le municipal Pierre-Antoine Hildbrand dévoile en conférence de presse les mesures prises par la Ville pour dynamiser le commerce. dr

Conformément à son programme de législature, la Ville vient de dévoiler un certain nombre de mesures afin de tenter de contrecarrer ce recul historique de l’activité commerciale.

«La législature précédente avait fondé son action sur l’évenementiel pour tenter d’attirer le chaland, a constaté, en conférence de presse le municipal Pierre-Antoine Hildbrand, en charge de l’économie. Cette démarche, avec les marchés et les fêtes de Noël, a porté ses fruits, mais aujourd’hui nous souhaiterions faire converger politiques publiques et démarches des commerçants, en accumulant des petites mesures destinées à transformer et améliorer l’espace public. L’idée sera donc de nous concerter et coordonner régulièrement avec eux pour établir des chartes destinées à dynamiser le commerce ».

Afin de tester les mesures qui seront ainsi définies, une zone pilote sera instaurée dans le périmètre Saint-François, Bourg-Rôtillon. Une attention particulière y sera accordée aux règles de compétence du Service de l’économie, à la sécurité, à l’éclairage public et l’aménagement urbain ainsi qu’à la propreté.

Commerce en difficulté

Il y a urgence. Car incontestablement, le commerce du centre-ville lausannois va mal. Très mal même. Deux études commandées par la Ville confirment ce constat, que nombre de commerçants ont pour leur part établi depuis longtemps. Comme jamais, l’emploi dans le commerce de détail et le chiffre d’affaires global de la branche sont en très net recul, principalement sous les coups de boutoir du commerce en ligne. Autre évolution claire: la généralisation des grandes enseignes de vente internationales au détriment des commerçants locaux.

«Notre préoccupation est double, a expliqué Pierre-Antoine Hildbrand. Que le centre-ville ne se mue pas en clône des autres centres-ville avec les mêmes enseignes mondialisées, et qu’il ne se mue pas non plus en espace abandonné en raison des commerces qui ferment». Cette tendance de fond n’est pas propre à Lausanne. Mais selon Alexandre Dozio, le chef de l’office d’appui économique de la Ville, les spécificités de Lausanne - 3 lieux centraux distincts, entre cœur de ville, bord du lac et périmètre de la gare - ne facilitent pas la tâche en matière de revalorisation des commerces.

Des macarons pour les commerçants

Voilà une mesure qui n’a pas été annoncée mais qui pourrait bientôt être rendue publique. Il y a plus d’un mois et demi, l’association des commerçants lausannois remettait officiellement à la Municipalité une pétition forte de plus de 10’000 signatures. L’objectif était de pousser la Ville à faire machine arrière sur des mesures prises au cœur de l’été, très impopulaires: suppression de l’heure de stationnement gratuite entre 12h30 et 13h30 dans tout le centre de Lausanne et fin de la gratuité au bord du lac et au Chalet-à-Gobet. Six semaines plus tard, la Ville n’a toujours pas donné de réponse aux commerçants. «Nous sommes en discussion. Je ne souhaite pas me prononcer à ce stade» s’est bornée à répondre Florence Germond, la municipale en charge du dossier. «Des pistes sont explorées, ajoute en écho Pierre-Antoine Hildbrand sans donner plus de détails: la Municipalité et les pétitionnaires communiqueront à ce propos en temps utile». Selon nos informations, le dossier a bien du mal à avancer: «Nous avons reçu des documents qui montrent que rien ne va changer, déplore un commerçant. Si ce n’est que les entreprises devraient chacune avoir le droit à 3 macarons de 500 francs, qui plus est non transmissibles».