Lausanne Hockey Club: «Nous allons jouer le haut du tableau»

HOCKEY SUR GLACE • Le 1er octobre, le Lausanne Hockey Club débutera son premier match de la saison 2020-2021 de National League. Avec des ambitions légitimes. Le point avec un des piliers du club, le défenseur Joël Genazzi.

  • Joël Genazzi se dit impatient de recommencer le championnat. LHC

    Joël Genazzi se dit impatient de recommencer le championnat. LHC

Il est né à Londres, il y a 32 ans «mon papa y travaillait, il occupait un poste chez Switzerland Tourism», mais Joël Genazzi a grandi à Greifensee, dans le canton de Zurich. «J’avais un an quand je suis arrivé dans cette commune.» A considérer son parcours, le hockey était «fait» pour lui. Il l’a pratiqué dans plusieurs clubs, à Langnau et à FR Gottéron, notamment: comme attaquant dans l’Emmental (2010 à 2013), puis comme défenseur sur la fin «parce qu’un de mes camarades était blessé.» Un poste qu’il occupe à merveille au LHC depuis son arrivée juste après.

Une huitième saison

Avec Lausanne, il va disputer sa 8e saison, ici il a connu trois patinoires et a marqué, à ce jour, 56 buts; c’est ce que disent les statistiques. Joël Genazzi n’y prête pas trop attention. Il a toujours préféré regarder devant lui. L’avenir? C’est la reprise prochaine du championnat le 1er octobre, le retour aux matches officiels, qui comptent.

Le dernier où il y avait foule? C’était le 25 février, un jour du monde d’avant, contre Langnau. Il y en a eu un autre, contre Berne, le dernier avant que tout s’arrête, le 29 février. Et, ironie du sport, ou hasard du calendrier, le visiteur qui sera à la Vaudoise Aréna dans quelques jours sera le défensif Langnau, match numéro 1 qui se disputera devant une affluence très réduite (5300 spectateurs environ). «Comme ça fait 7 mois qu’on attend ça, de pratiquer à nouveau notre métier, l’envie de rejouer est grande», assure Joël Genazzi.

Humble, sceau de la modestie des grands -, sage pas encore vieux, souriant et écouté dans le vestiaire, celui qui porte le numéro 79 au LHC est une belle personne. Si son visage sur la glace, tentons de l’imager, hésite entre la rigueur du carré (cher au défenseur) et la douceur des lignes courbes (propre à celui de l’attaquant qu’il a été), ailleurs, il soigne son image tout naturellement, avec une barbe qui devrait disparaître dès la fin de ce mois. Pour mieux repousser en play off?

Joël Genazzi évoque brièvement la saison dernière, tronquée par qui vous savez et que personne ne souhaite revivre. «Dans le jeu, il y avait des structures, mais nous avons trop focalisé sur elles. Du coup, nous avons manqué de créativité», souligne-t-il. «Avec Craig MacTavish (coach canadien, qui a succédé à Ville Peltonen), le forechecking est très agressif. Ça va faire mal aux adversaires de jouer contre nous. Avant, les checks manquaient de dureté. Idem pour le power-play, qui devrait s’avérer plus efficace.»

Des ambitions

Au niveau intrinsèque le LHC affiche de belles promesses. «Le groupe s’est renforcé et il est plus équilibré, les rôles sont mieux répartis», analyse Joël Genazzi, qui parle de concurrence, de saine rivalité interne s’avérant nécessaire pour le développement de chaque joueur. «Le LHC jouera le haut du tableau. Evidemment, on ne peut pas tout contrôler ni tout gagner mais on attaquera et on défendra tous ensemble. Au hockey, le 90% se passe dans la tête. Il y aura des hauts et des bas, mais j’espère que les vagues seront petites et qu’on gagnera en constance. »

Cette saison, il n’y aura pas de relégué. Une défaite sera seulement acceptée (et encore) si on apprend d’elle pour qu’après elle devienne la mère du succès. Telle pourrait être la devise du LHC dans ce monde nouveau, qui soigne l’état d’esprit et le travail de tous. La formule éculée «prendre match après match» n’a jamais été aussi vraie dans cette période «covidesque» de tous les possibles et de tous les reports. Reste que le jeu de hockey va reprendre ses droits et c’est bien également pour le public, lui aussi à la recherche d’une certaine normalité et d’une sociabilité restaurée. Histoire de préserver la santé mentale. De vivre mieux. Ensemble.