Le «gang du clito» frappe à Lausanne

FÉMINISME • Un peu partout dans la ville fleurissent des affiches faisant l’apologie du clitoris. La piste remonte à Paris.

  • Julia Pietri est à l’origine de la campagne féministe qui a essaimé jusqu’à Lausanne.

    Julia Pietri est à l’origine de la campagne féministe qui a essaimé jusqu’à Lausanne.

  • FERNANDO EICHENBERG

    FERNANDO EICHENBERG

C’est drôle, efficace et diablement percutant. Et puis surtout on les voit un peu partout à Lausanne. Car impossible d’y échapper quand on se promène dans la ville, tant ces affiches attirent l’attention. «It’s not a bretzel», «Its’not an alien», «It’s not a ghost», «It’s not an emoji», «It’s not a legend». En français, cela donne «Ce n’est pas un bretzel, ce n’est pas un fantôme, un extraterrestre, une légende ou ce n’est pas un emoji»! Et le «ce» renvoie au... clitoris, comme l’explique de manière détaillée l’affiche «On ne m’a jamais appris que j’avais un clitoris».

Une campagne de sensibilisation sur le clitoris à Lausanne? Comment ne pas penser à l’association «Clitoris-moi», qui depuis des années nous a habitués à ce genre d’actions d’éclat féministes, visant à promouvoir ce petit bouton du plaisir si méconnu. «Non, ce n’est pas nous, sourit Céline Misiego, politicienne POP et membre fondatrice de l’association Clitoris-moi, fondée en 2015. Mais toutes ces initiatives nous réjouissent, d’où qu’elles viennent. Quelque part, c’est une véritable action de service public puisque l’Etat ne le fait pas».

«Education populaire»

Pour retrouver l’origine de la campagne «It’s not a bretzel», c’est à Paris qu’il faut remonter. Car sa fondatrice, Julia Pietri est française, artiste et en plus auteure d’un petit ouvrage intitulé «Petit guide de la masturbation féminine». «Oui, je suis bien à l’origine de cette campagne, confirme celle qui s’est fait une spécialité de ce qu’elle appelle des “campagnes d’éducation populaire”. Mais j’ignore qui l’a diffusée car notre matériel est en open source. Tout le monde peut télécharger le kit d’affiches pour les utiliser comme bon lui semble. D’ailleurs cette campagne marche très bien, elle essaime un peu partout et j’en suis bien contente. Car après la libération de la parole avec “me too”, les femmes doivent maintenant libérer leur corps». Leur corps et donc en particulier le clitoris, ce véritable Atlantide de l’anatomie féminine, dont la première dissection remonte à... 1998, et la première échographie à... 2008!

«Revendiquer le clitoris reste une idée très progressiste, soutient Julia Pietri, qui a également lancé le très suivi compte instagram @gangduclito. Depuis des siècles, on nous cache cet organe aussi bien sur les plans physique que mental. Car si le mot clitoris est très connu, l’organe ne l’est pas. Ni son anatomie, ni son rôle et son fonctionnement. Le résultat c’est qu’aujourd’hui un quart des filles de 15 ans ne savent même pas qu’elles en ont un!» Charaf Abdessemed

C’est drôle, efficace et diablement percutant. Et puis surtout on les voit un peu partout à Lausanne. Car impossible d’y échapper quand on se promène dans la ville, tant ces affiches, attirent l’attention.

«It’s not a bretzel», «Its’not an alien», «It’s not a ghost», «It’s not un emoji», «It’s not a legend». En français, cela donne «Ce n’est pas un bretzel, ce n’est pas un fantôme, un extraterrestre, une légende ou ce n’est pas un emoji»! Et le «ce» renvoie au... clitoris, comme l’explique de manière détaillée l’affiche «On ne m’a jamais appris que j’avais un clitoris».

Une campagne de sensibilisation sur le clitoris à Lausanne? Comment ne pas penser à l’association «Clitoris-moi», qui depuis des années nous a habitués à ce genre d’actions d’éclat féministes, visant à promouvoir ce petit bouton du plaisir si méconnu.

«Non, ce n’est pas nous, sourit Céline Misiego, politicienne POP et membre fondatrice de l’association Clitoris-moi, fondée en 2015. Mais toutes ces initiatives nous réjouissent, d’où qu’elles viennent. Quelque part, c’est une véritable action de service public puisque l’Etat ne le fait pas».

«Education populaire»

Pour retrouver l’origine de la campagne «It’s not a bretzel», c’est à Paris qu’il faut remonter. Car sa fondatrice, Julia Pietri est française, artiste et en plus auteure d’une petit ouvrage intitulé «Petit guide de la masturbation féminine»

«Oui, je suis bien à l’origine de cette campagne, confirme celle qui s’est fait une spécialité de ce qu’elle appelle des “campagnes d’éducation populaire”. Mais j’ignore qui l’a diffusée car notre matériel est en open source. Tout le monde peut télécharger le kit d’affiches pour les utiliser comme bon lui semble. D’ailleurs cette campagne marche très bien, elle essaime un peu partout et j’en suis bien contente. Car après la libération de la parole avec “me too”, les femmes doivent maintenant libérer leur corps».

Leur corps et donc en particulier le clitoris, ce véritable Atlantide de l’anatomie féminine, dont la première dissection remonte à... 1998, et la première échographie à... 2008!

«Revendiquer le clitoris reste une idée très progressiste, soutient Julia Pietri, qui a également lancé le très suivi compte instagram @gangduclito. Depuis des siècles, on nous cache cet organe aussi bien sur les plans physique que mental. Car si le mot clitoris est très connu, l’organe ne l’est pas. Ni son anatomie, ni son rôle et son fonctionnement. Le résultat c’est qu’aujourd’hui, un quart des filles de 15 ans ne savent même pas qu’elles en ont un!»

Charaf Abdessemed