«Le LHC peut être un jour champion suisse!»

HOCKEY SUR GLACE • Le 21 septembre, le hockey sur glace reprend ses droits en Suisse avec le début officiel de la saison 2018-2019 de la National League. Le nouveau capitaine du LHC, Etienne Froidevaux, a accepté de nous livrer son analyse avant cette reprise.

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Lausanne Cités: Est-ce la première fois que vous êtes capitaine d’une équipe?

Etienne Froidevaux: Oui, durant les quatre dernières saisons, j’étais le capitaine assistant de John Gobbi. À Langnau, j’étais aussi vice-capitaine. Être capitaine, c’est une responsabilité. Ça me rend fier, mais pas forcément pour l’organisation. Je suis le premier capitaine dans la carrière de Ville Peltonen, notre nouvel entraîneur, et ça me rend heureux.

Au LHC, savez-vous comment s’est déroulé votre nomination?

Normalement, c’est le coach qui décide au sein d’un groupe dans lequel il y a quelques leaders susceptibles de devenir capitaine. Dans le courant du printemps et cet été, Ville Peltonen s’est longuement entretenu avec moi. On s’est bien entendu. On a la même philosophie, une optique du futur identique. J’imagine aussi qu’il a entrepris une ou deux recherches me concernant...

Des recherches?...

...il a travaillé au CP Berne. J’y ai joué durant 5 saisons (de 2008 à 2012). Il a donc dû se renseigner. Je me doute qu’il a dû s’entretenir également avec mes camarades pour savoir ce qu’ils en pensaient. A sa place je ferais pareil; un sondage. Je vous dis ça, or il se peut que Ville Peltonen n’ait rien fait du tout (il sourit).

Comment percevez-vous le rôle de capitaine?

Tout dépend de sa personnalité. Un groupe doit être vivant, se parler, se dire des choses. Il faut laisser les joueurs s’exprimer. C’est être à leur écoute, sentir ce dont chaque joueur a besoin pour qu’il vive bien, joue à son meilleur niveau. C’est aussi organiser des événements d’équipe. Un capitaine? C’est un team manager. Avec la nuance suivante me concernant: je ne veux pas tout contrôler; je ne peux pas tout contrôler.

Compte tenu de la saison dernière -participation aux play-out, entamerez-vous le présent championnat avec un côté: plus jamais ça?

Oui. Avec Langnau, j’avais connu la relégation en 2013. On s’était dit là aussi: plus jamais ça. Mais dans la vie, dans le sport, on ne fait pas toujours comme on veut. Ici, à la fin de la saison dernière, j’ai discuté avec beaucoup de personnes, de supporters et on m’a toujours répondu: «SVP, plus jamais ça, mais on croit toujours en vous». C’est très motivant, c’est ce qui nous fait aussi avancer.

Pour vivre un bon championnat 2018-2019, où faut-il être fort surtout?

Il y a deux saisons, on avait terminé 4e du championnat normal avant d’être éliminé rapidement en play-off. On présentait un spectacle offensif. Mais le championnat et les play-off sont deux aventures différentes qui offrent deux styles de hockey.

Comme au football ou au basket, par exemple, une grande équipe se construit depuis derrière?

Effectivement, si on n’est pas bon défensivement, on n’a aucune chance.

Au regard de votre vécu au LHC, comment jugez-vous le potentiel de l’équipe, cette saison?

Il n’a jamais été aussi haut. Si, auparavant, on n’avait rien à perdre, aujourd’hui, on a beaucoup de joueurs talentueux, d’éléments avec des responsabilités. C’est important pour être bien durant tout l’exercice.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’aube de démarrer cette saison?

Je ne peux parler que pour moi parce que ce ressenti est personnel. Il y a des jours où tout va vraiment bien, d’autres où des éléments de la saison passée resurgissent. Le mental dans le sport est déterminant. Il y a un truc qui a changé: il y a un peu plus d’un mois, toute l’équipe est allée 2 jours à Barcelone. Idéal pour la souder et intégrer les nouveaux joueurs. D’habitude ce genre de voyage se fait à la fin. Quand on s’est retrouvé après sur la glace, les relations étaient au top.

Que possède le LHC que les autres clubs n’ont pas?

Cette volonté de toujours aller à la recherche du top.

Que possèdent les autres clubs que le LHC n’a pas?

(Longue réflexion, puis avec un sourire) Joker!

Le LHC peut-il être un jour champion de Suisse?

Oui. (Courte pause). Dans cette optique, on essaye de mettre en place une culture de la gagne, une culture de vainqueur dans l’équipe, dans tout le club. Bon, on ne sera pas forcément champion cette saison. Quand? On verra. On s’entraîne, on joue pour être meilleur chaque jour. S’il existe une certitude, elle est là.

Le titre, ce sera avec vous?

J’espère. Je suis habité par cette quête. Elle a un sens. C’est elle qui me pousse à quitter mon lit tous les matins. Propos recueillis par Jacques Wullschleger