«Un déficit compréhensible si des mesures durables sont prises». Tel est le titre du communiqué de presse dont s’est fendu le PLR lausannois après avoir pris connaissance du budget 2017 de la Municipalité.
Un ton consensuel
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le ton du parti minoritaire est pour le moins consensuel et lénifiant. Parti gouvernemental et minoritaire, il n’est pas étonnant que le PLR soutienne le budget communal, comme il l’a fait d’ailleurs par le passé. Le ton, empreint d’une mansuétude incontestable, tranche en revanche avec ce que l’on avait l’habitude d’observer. «Nous avons voulu faire preuve d’un esprit de responsabilité, sans tomber dans l’opposition inutile et systématique, souligne Henri Klunge le secrétaire général du PLR. La Ville a de nombreux projets et il faut bien les financer, même si, contrairement à l’extrême gauche, nous sommes totalement opposés à l’augmentation du plafond d’endettement».
Pour le libéral-conservateur Claude-Alain Voiblet, l’affaire est entendue: «Nous allons évidemment refuser ce budget, car nous avions proposé des mesures pour éviter le déficit, mesures qui ont été refusées».
L’ombre de M. Hildbrand
Et d’ajouter: «A mon sens, le positionnement bienveillant du PLR s’explique par l’attitude de son Municipal au sein de la Municipalité. S’il veut de la tranquillité, il s’arrangera pour qu’il n’y ait pas trop de vagues.»
Axel Marion, conseiller communal PDC, se montre encore plus tranchant: «Je suis surpris de cette mansuétude du PLR à l’égard d’un déficit qui est quand même problématique, alors que notre conseiller communal Manuel Donzé a été très offensif sur cette question. Pierre-Antoine Hildbrand souhaite démarrer tranquillement à la Municipalité et ça se comprend. Pourtant son dicastère implique des dépenses qui ne se discutent pas, il ne devrait donc pas avoir besoin de surjouer ainsi la collégialité. Il est évident qu’avec un tel positionnement, la Municipalité ne fera pas d’efforts supplémentaires pour le budget de l’année prochaine».
Le secrétaire général du PLR ne nie pas l’influence de son représentant à la Municipalité. «Bien sûr que Pierre-Antoine Hildbrand a parlé avec nous. Notre groupe était divisé sur la question et son intervention a joué un rôle. Mais à mon avis ce qui a emporté notre décision de soutien, c’est surtout les deux motions que l’on a ajoutées».
Alors que la première motion demande à la Municipalité de préciser les mesures qu’elle entend prendre pour pérenniser l’amélioration financière du budget, la seconde souhaite que l’exécutif améliore les recettes fiscales de la commune en attirant de nouveaux contribuables.