Le quartier des Faverges défend sa forêt

ENVIRONNEMENT • Cela fait plusieurs années que quelques acteurs du quartier interpellent les autorités au sujet de la forêt des Faverges, qui jouxte les habitations. Ils sont enfin entendus. Au programme: replantage d’arbres et sécurisation du chemin.

  • En arrière-plan, la forêt des Faverges qui longe le quartier. Les habitants veulent la protéger MISSON

    En arrière-plan, la forêt des Faverges qui longe le quartier. Les habitants veulent la protéger MISSON

Maryrose Monnier, habitante du quartier des Faverges, est scandalisée. « Des arbres ont été abattus dans notre forêt trois années de suite, entre 2015 et 2018! Nous n’en avons pas été informés, nous avons juste entendu la tronçonneuse du jour au lendemain.» Il n’en fallait pas plus pour que cette citoyenne engagée pour son quartier interpelle sérieusement les autorités lausannoises, dès la fin de l’année 2018, sur ce «massacre».

Les choses bougent

Elle est enfin entendue. Au mois de mars dernier, elle a rencontré la Municipale en charge de l’environnement Natacha Litzistorf, le chef du service des parcs et domaines (SPADOM) Etienne Balestra, ainsi que Michaël Rosselet, responsable du patrimoine arborisé de la Ville. Une première rencontre a eu lieu en huis clos, et une seconde sur le terrain, dans la forêt des Faverges. Ce n’est pas la seule demande concernant cette forêt. Depuis cinq ans environ, Maryrose Monnier demande le changement du treillis qui longe le chemin forestier. «Il est cassé, rouillé. Un enfant pourrait facilement se blesser», explique-t-elle. C’est pourquoi les responsables de la garderie Zig Zag Zoug et de l’école du Léman ont aussi été invités à s’exprimer dans la procédure qui suivra, afin que les enfants puissent également profiter de cet espace vert sans danger. «D’un point de vue des normes légales, ce chemin est en ordre, précise Natacha Litzistorf. Mais s’il y a un sentiment d’insécurité, nous devons quand même y travailler.»

Pas si simple

Mais la tâche n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air, car tout n’est pas du ressort de la commune. «Nous avons pris contact avec la gérance privée, propriétaire notamment du treillis endommagé», détaille la municipale. De même, les autorités communales ne savaient rien de l’abattage d’arbres qui a été effectué sous la responsabilité du Canton. «Pour l’instant, nous ne savons pas pourquoi ces arbres ont été abattus car cela ne s’inscrit pas dans notre procédure communale.» Des réponses sont donc encore attendues à ce sujet.

Pour les remplacer, et répondre ainsi à la volonté des habitants, une discussion aura lieu concernant une replantation. Mais pas au même endroit. «Car s’ils ont été abattus c’est certainement pour une bonne raison; soit pour des raisons sanitaires ou pour des questions de sécurité vis-à-vis des habitations environnantes», envisage Natacha Litzistorf. Les endroits où les arbres pourront être plantés, idéalement sur le territoire communal, seront déterminés en collaboration avec les habitants et responsables des services concernés. A l’endroit où les arbres ont été abattus, Mme Monnier imagine volontiers un aménagement léger mais ludique, avec des petites statues sculptées dans le bois, «comme au parc de Mon-Repos ».

Safari forestier

Pour déterminer la suite des événements, un «safari forestier» a été agendé au 4 juin, en compagnie de tous les acteurs concernés. Après cette rencontre, les actions à entreprendre seront définies plus clairement. Affaire à suivre donc. Joëlle Misson