Le sort de la ferme et du marché Aebi reste pendant

CHAILLY • Le projet de construction impliquant la démolition de la ferme Aebi, sur l’avenue Victor-Ruffy, sera soumis à la Commission consultative d’urbanisme et d’architecture. La décision municipale qui en découlera décidera de l’avenir de la ferme, et de la forme que prendra le marché.

  • La disparition de la dernière exploitation agricole urbaine de Lausanne est controversée. MISSON

    La disparition de la dernière exploitation agricole urbaine de Lausanne est controversée. MISSON

Il y a une année, des gabarits prenaient place sur le terrain de la ferme Aebi, sur l’avenue Victor-Ruffy. Au programme de la mise à l’enquête: la démolition de la ferme et la construction de 4 immeubles. Après une pétition déposée à la fin de l’été 2020 par la Société de développement de Chailly-Béthusy, la Commission des pétitions a décidé en janvier de renvoyer le dossier à la Municipalité pour rapport et préavis.

M. Aebi, propriétaire, n’avait pas souhaité intégrer le marché, ni la ferme, dans son projet. Cependant, tout reste à faire. En effet, la Municipalité ne s’est pas encore prononcée sur l’octroi du permis de construire, puisqu’elle a soumis le projet à la Commission consultative d’urbanisme et d’architecture. Cette dernière siégeant le 30 avril, l’Exécutif prendra sa décision une fois les conclusions de la Commission en mains.

Préservation du marché

Munie de 363 signatures, la pétition demandait principalement la préservation de la ferme, classée en note 3 du recensement architectural. Ce qui chiffonnait principalement les pétitionnaires: que la dernière exploitation agricole lausannoise soit rasée, privant ainsi les habitants d’un marché de proximité. C’est d’ailleurs de cela dont il est véritablement question.

Au nom des pétitionnaires, Bernard Matthey, membre de la Société de Développement de Chailly-Béthusy, insiste pour que le marché soit préservé, que ce soit dans la ferme existante – qui nécessiterait d’importants travaux de rénovation – ou au sein des nouvelles constructions, ce qui serait un atout considérable pour les futurs habitants.

Projets envisagés par la Ville

Plusieurs variantes restent possibles. Si la Commission consultative estime que la ferme Aebi doit être préservée, le propriétaire devrait revoir entièrement son projet de construction. Et si la ferme est démolie, la Ville assure que «indépendamment du projet de M. Aebi, l’idée est de conserver le marché.» Elle envisage de le faire sur une parcelle constructible du terrain qui lui appartient et le Service des parcs et domaines planche également sur un projet de parc agroécologique, démarche prévue en collaboration avec la Société de Développement, Chailly 2030 et la Maison de quartier.

La municipale en charge de l’Environnement, Natacha Litzistorf, envisage même la possibilité de reconstruire une micro-ferme sur cette parcelle, «avec quelques logements en dessus, afin de rentabiliser le tout». Elle défend dans tous les cas la préservation du marché, qu’elle considère comme un élément structurant de la vie du quartier, en totale adéquation avec la politique climatique et environnementale de la Ville.

Dans l’attente de décisions, la Ville envisage néanmoins, sur sa parcelle, de continuer à organiser des marchés, ou d’autres activités, en collaboration avec les acteurs du quartier, afin «d’entretenir la flamme et que la place continue à être utilisée.»