Le Stade-Lausanne-Ouchy vise le Graal

FOOTBALL • Le Stade-Lausanne-Ouchy caracole en tête du championnat de Promotion League. Avec plusieurs longueurs d’avance sur ses rivaux directs, il peut aujourd’hui rêver d’une promotion en Challenge League. Son président, Resul Sahingöz, y croit dur comme fer.

  • Resul Sahingöz, une saine ambition pour le Stade-Lausanne-Ouchy. WULLSCHLEGER

    Resul Sahingöz, une saine ambition pour le Stade-Lausanne-Ouchy. WULLSCHLEGER

Resul Sahingöz est né à Istanbul, il y a 37 ans. Diplômé en sciences économiques et titulaire d’un passeport rouge à croix blanche depuis 2006, il est chargé de cours en comptabilité financière à l’HEIG-VD, à Yverdon. Depuis avril de cette année, il préside aux destinées du Stade-Lausanne-Ouchy (SLO).

Lausanne Cités: Quand vous avez repris la présidence du club, avez-vous pensé une seule seconde que votre équipe serait capable de tracer un tel parcours?

Resul Sahingöz: Je m’attendais à ce qu’elle vise ou occupe le haut du tableau, mais jamais je n’aurais pensé qu’il y aurait un tel écart de points avec ses poursuivants (SLO est un leader invaincu après 17 matches, ndlr).

Comment expliquer ce parcours pour l’heure exceptionnel?

Depuis que je suis à la tête du club, je suis dans l’analyse. À tous les niveaux, j’y ai vu un travail collectif de tous les instants. C’est sans doute dû à une ambiance de confiance qu’on a voulu instaurer.

Vous êtes quelqu’un d’ambitieux...

Oui, et c’est pareil dans mes activités.

Dans mon premier discours, j’ai mis une ambition: la montée en Challenge League. Nous sommes tous à fond dans ce projet.

Et s’il échoue?

Ça ne sera pas la fin du monde. Le foot est une passion à vivre dans le plaisir.

Vous avez travaillé dans la pré-formation au LS - de 2014 à 2018 - et vous voilà au SLO...

J’ai été 3 ans entraîneur-assistant des M10 et M11 et un an entraîneur des M11. Je me trouvais toujours au LS quand l’ancien président de SLO, Alain Vallélian, m’a demandé si j’étais intéressé à lui succéder. Dans ma tête, ça a alors chauffé et pour la petite histoire, j’ai été le seul candidat sur la liste.

Vous possédez trois sociétés d’autos-locations. On entend dire ici ou là que votre arrivée dans le milieu du football fait naître une nouvelle puissance économique.

Au SLO, je consacre mon énergie, mon temps et mon argent, c’est vrai. Mais je ne fais pas de surenchère, comme certains le prétendent.

Jusqu’où êtes-vous prêt à investir pour votre club?

Il y a des limites. Je les ai posées. Mon but, c’est de mettre sur pied une structure administrative et financière pour que ce club ne dépende pas que d’une personne. Mon autre ambition, c’est d’approcher des hommes d’affaires de mon réseau pour consolider la situation financière de SLO. Et d’utiliser l’argent intelligemment.

C’est-à-dire?

Par exemple, pour construire un centre sportif qui appartiendrait au club, ou l’achat d’un immeuble, avec des entrées d’argent pour le club. J’aimerais que le jour où je devrais arrêter la présidence, on puisse dire: Resul, il a fait de belles choses pour le SLO.

Revenons à votre équipe. On imagine que des joueurs ont déjà été approchés...

...Et on entreprend tout pour qu’ils restent avec nous jusqu’au bout de la présente aventure.

Qu’entendez-vous par là?

On ne parle pas d’argent. On dit au joueur qu’on va lui offrir la Challenge League. Ils ont tous un travail. Chez

nous, ils ont un contrat non amateur, avec des défraiements plutôt que des salaires. Si des discussions doivent avoir lieu, aujourd’hui ou demain ça sera seulement avec un club de Super League. Celui-ci devra nous assurer que le joueur bénéficiera d’un temps de jeu correct.

Parlez-nous d’Andrea Binotto, au SLO depuis juin 2012?

Il est hyper intelligent, ses pensées sont analytiques, c’est un grand travailleur et il est très humain.

Vous avez plus ou moins l’assurance de pouvoir continuer à jouer à Samaranch en cas de promotion...

La Swiss Football League est venue chez nous pour une analyse des lieux. Ses 3 principales exigences? L’éclairage, veiller à une séparation sécuritaire des deux publics (supporters adverses) et un local pour la presse. Nous aurons une aide financière de la Ville de Lausanne qui, à l’instar du service des sports montre de l’intérêt pour nous. Ces améliorations ont un coût. Le club mettra la différence s’il le faut.

Il y a aussi une licence à aller chercher.

Oui, c’est la première fois que le club fait cette demande et nous avons jusqu’au 3 mars 2019 pour présenter un dossier à la SFL .