Les Chaillérans tiennent au marché de la ferme Aebi

CHAILLY • La disparition de la ferme Aebi fait désormais «tic-tac». La mise à l’enquête pour sa démolition et la construction de quatre bâtiments a débuté. La Société de développement s’active pour sa sauvegarde.

  • La ferme Aebi, entourée de ses champs, de ses serres, est appréciée par les habitants pour son marché permanent. MISSON

    La ferme Aebi, entourée de ses champs, de ses serres, est appréciée par les habitants pour son marché permanent. MISSON

Entre Chailly et la Sallaz, sur l’avenue Victor-Ruffy, il est impossible de la manquer: la ferme Aebi, entourée de ses champs, de ses serres, et appréciée par les habitants pour son marché permanent, était la dernière exploitation agricole urbaine de Lausanne. A l’annonce de sa démolition, l’année dernière, les habitants s’étaient concertés pour défendre ce qu’ils considèrent comme un lieu structurant de leur vie de quartier.

Pétition lancée
Les complications administratives passées, les gabarits pour les quatre immeubles prévus sur le terrain par le propriétaire Jean-Marc Aebi, sont maintenant posés, et accompagnés de la mise à l’enquête publique depuis le 13 mars. La Société de Développement de Chailly-Béthusy profitera de cette période pour déposer sa pétition, munie pour l’heure et déjà d’une centaine de signatures, demandant la préservation de la ferme Aebi, tout au moins de son marché. Elle envisage également une opposition.

Parcelles communales prisées
«Au sein de la société de développement, nous considérons qu’un propriétaire a une responsabilité vis-à-vis de la collectivité. Avec notre pétition, nous voulons nous battre pour la préservation du marché sur cette parcelle, qui peut très bien être intégré à un nouvel ensemble construit. Il y a une notion de vivre ensemble à préserver au travers de ce marché, et nous considérons qu’il est de la responsabilité du propriétaire, lui-même fils d’agriculteur, de le pérenniser», insiste Bernard Matthey, membre de la société de développement. De son côté, le Mouvement pour la défense de Lausanne a déjà confirmé qu’il s’opposerait au projet.
Parallèlement, un autre collectif d’habitants avait écrit au Service des parcs et domaines l’année dernière afin d’exprimer leurs souhaits concernant la future utilisation d’une parcelle qui se trouve être propriété de la Ville. Parmi les propositions des habitants, jardins communautaires, animations pour enfants et conservation du marché à la ferme. «C’est le souhait de chacun de continuer à acheter ses légumes ici. Les gens ont été très émus d’apprendre que cela allait s’arrêter», indique Isabelle Veillon, à l’origine du «sondage» qui a recueilli les idées des habitants en 2019, et membre de l’Association Chailly 2030.
Toutes ces questions pourront à priori bientôt prendre place dans des discussions officielles. En effet, la Municipalité vient d’annoncer son programme de démarche participative dans les quartiers, en vue de la révision de son plan d’affectation communal (nom de code: PACom). La Société de développement Chailly-Béthusy et Chailly 2030, n’ont pas attendu la première séance d’information de la Ville pour se concerter. «Nous avons anticipé en créant un groupe pour sensibiliser les habitants au futur PACom, expliquer le processus et leur laisser la parole sans qu’il n’y ait une réflexion déjà pilotée par les services de la Ville», explique Bernard Matthey. Dans ces considérations, la question de la ferme Aebi bénéficie d’un point à elle seule. A suivre.