Les futurs giratoires de Crissier suscitent la grogne

MOBILITÉ • Afin de faire place aux bus à haut niveau de service (BHNS), les futurs bus de l’agglomération lausannoise, des travaux routiers sont planifiés. Mais ils ne font pas la joie de tous.

  • Les investissements liés à la mise en place des BHNS suscitent la grogne. DR

    Les investissements liés à la mise en place des BHNS suscitent la grogne. DR

Signe de la densification fulgurante de l’Ouest lausannois, le plan de requalification de la route de Cossonay, qui englobe la route de Prilly à Crissier, a été mis à l’enquête sur les communes de Prilly, Renens et Crissier entre le 13 septembre et le 22 octobre. Sur cette dernière commune, les deux immenses giratoires prévus ont suscité plusieurs oppositions, notamment celle, bien garnie, d’Etienne Dufour.

Un investissement colossal

«62 millions pour venir de Prilly à Crissier, cela me paraît excessif.» L’enveloppe salée, c’est la principale critique de l’opposant, retraité et ancien municipal à Crissier. Si l’investissement est colossal, c’est qu’il s’agit de travaux d’envergure pour faire place au futur nouveau venu de l’agglomération: le BHNS. Ce bus de 25 mètres de long pourra emmener jusqu’à 150 personnes à bord, aura sa voie dédiée et bénéficiera de la priorité aux carrefours. Mais il s’agit aussi d’améliorer le confort des piétons et cyclistes.

Du côté des communes, on ne nie pas que les coûts sont considérables. Pour Crissier, la facture s’élève à 15,8 millions. Le syndic Stéphane Rezso affirme : «C’est un investissement massif, même si Crissier a une bonne situation financière. Mais nous y réfléchissons depuis longtemps, ce n’est pas un projet gribouillé sur un coin de table du carnotzet.»

L’opposant craint également des blocages sur la route cantonale, et une augmentation du transit à travers le centre. Aux tl, Samuel Fréchet, responsable de la planification de l’offre, assure que «les analyses du trafic ont été prises en compte jusqu’en 2030, pour s’assurer que tout fonctionne bien pour la circulation automobile et pour le BHNS.»

Le tracé de la ligne 18

Mais s’il est un tollé chez M. Dufour, c’est bien la modification future du tracé de la ligne 18. Il est vrai qu’il n’est pas limpide au premier coup d’œil que l’instauration des BHNS, ainsi que du futur tram, impliqueront la modification de la ligne 18, qui ne passera plus par l’EPSIC et le Flon. « Je crois que les porteurs de projet ne sont jamais montés dans ce bus à 8 heures. Plein à craquer dès Florissant, il se vide à l’EPSIC, l’ETML et l’ERACOM. Ces modifications ajouteront des transbordements qui rallongeront les temps de parcours.» Un argument que réfute totalement Samuel Fréchet: «Le BHNS offrira une liaison directe et rapide entre Crissier et le centre de Lausanne, complétée par la ligne 18 qui se raccordera aux trains CFF et au tram à la gare de Prilly-Malley, où elle fera son terminus. Pour gagner l’avenue de Genève, il faudra transborder sur le tram. Avec ces différentes modifications de l’offre, les clients auront tout à y gagner parce qu’il y aura de meilleures fréquences, plus de fluidité de trafic, plus de place et de confort. A Malley, toute l’interface sera revue pour offrir aux clients des possibilités de changements faciles.»

Les oppositions vont maintenant être traitées dans les trois communes concernées. Sans retards, le début de travaux sur la route de Cossonay est prévu à l’horizon 2019 et la mise en service des BHNS en 2022.