Les voies de bus bientôt accessibles aux automobilistes handicapés?

MOBILITE • La conseillère communale Patrizia Mori souhaite que les véhicules munis d’un macaron «handicapé» puissent circuler sur les voies de transports publics. La Ville se dit ouverte à étudier la proposition.

La Ville doit-elle faire un geste pour faciliter les déplacements automobiles des personnes à mobilité réduite? C’est en tout cas ce que pense la conseillère communale UDC Patrizia Mori, elle-même handicapée en fauteuil roulant depuis cinq ans, et qui a déposé un postulat intitulé «Les personnes à mobilité réduite doivent pouvoir se déplacer.»

Sa demande est simple: les personnes munies d’un macaron handicapé doivent pouvoir circuler en voiture sur les voies réservées aux transports publics, tout en étant exonérées des restrictions liées aux journées sans voitures. Pour les personnes à mobilité réduite, «les voitures permettent de braver toutes les conditions météorologiques ou le dénivelé important de la ville», écrit-elle dans son postulat, d’autant que les bus souvent «bondés», «ne sont pas forcément adaptés pour les fauteuils roulants.»

En Italie, déjà…

«Je me suis inspirée de ma ville d’origine, Milan, explique la conseillère communale. Là-bas, toutes les voies de taxis et de bus sont accessibles aux personnes dont le véhicule est doté d’un macaron handicapé. Si les Italiens le font, pourquoi pas nous, ici?».

Pour elle, l’accessibilité aux voies de transports publics représente un gain de temps considérable dans une journée ponctuée par les rendez-vous médicaux. «Les voies de transports publics permettent d’utiliser les raccourcis et d’arriver à l’heure aux rendez-vous. Lorsqu’on est en fauteuil roulant, le simple fait de se préparer avant de sortir prend un temps fou».

Et d’ajouter, très politique: «Nous, les personnes handicapées, sommes les otages de l’idéologie verte. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis lancée en politique, pour défendre les droits des personnes à mobilité réduite, laissées de côté.»

«Les questions d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite nous tiennent à cœur, tient à démentir Florence Germond, la municipale en charge de la mobilité. En ce sens, si elles sont détentrices d’un macaron, elles peuvent d’ores et déjà circuler dans les zones piétonnes circulables et sont au bénéfice de possibilités de stationnement accrues.»

Ouverture

Quant aux propositions de la conseillère communale Patrizia Mori, la municipale fait preuve d’ouverture, et s’apprête à étudier en concertation avec les TL, la possibilité d’autoriser la circulation sur les voies de bus pour les personnes munies d’un macaron, et ce dès que le postulat aura été traité par le conseil communal. Même bienveillance en ce qui concerne la possibilité de circuler lors des journées sans voitures.

«Si la chaussée reste circulable, soit qu’elle n’est pas encombrée par un vide-grenier par exemple, nous regarderons avec nos collègues de la police si le cas de figure peut être apparenté à une zone piétonne à laquelle le macaron peut donner accès», promet ainsi la municipale.